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89 éléments trouvés pour «  »

  • Préparer la rentrée en première

    Programme national d'œuvres en première https://www.education.gouv.fr/bo/21/Hebdo5/MENE2036974N.htm Lire utile pendant l'été de la seconde à la première 2023 2021 Liste d'oeuvres probables, conseillées pendant l'été 2021 en vue des EAF 2022

  • 'Vendredi ou les limbes du Pacifique'

    Le groupement de textes introductif le fantasme de l'île déserte et du "Paradise lost" L'auteur Michel TOURNIER parle de son roman L'auteur et le refus des mausolées Hommage par R. Enthoven L'œuvre Les 3 extraits étudiés Etude de l'incipit Etude du chapitre 9 Comparaison incipit/excipit cours du 02/06/2021 Le cours réalisé en classe (durée: 1h) Etude transversale textes sur "le végétal" dans le roman synthèse rapide Evaluations Le DM obligatoire de commentaire de texte à rendre Annexe. Le Robinson de Patrick CHAMOISEAU Sujet du DM de commentaire pour le 12.05.2021 Dissertation sur œuvre obligatoire DISSERTATION. Dans quelle mesure le roman étudié, Vendredi ou les limbes du Pacifique, est-il, comme l’affirme Patrick CHAMOISEAU, l’histoire d’une « humanisation » ?

  • Un drame romantique "La tour de Nesle"

    Le romantisme un exemple en peinture: DELACROIX, 1827 (i.e. peu de temps avant le texte de DUMAS) cf. https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/la-mort-de-sardanapale Document préparatoire, support de la réflexion l'espace scénique au théâtre: moyens du dramaturge, statut du spectateur Le drame romantique Présentation du drame romantique: cadres & principes Du drame au mélodrame par Fl. NAUGRETTE Alexandre Dumas Analyse d'un portrait photo par Claude SCHOPP (éd. de la Tour de Nesle en folio Gallimard) https://histoire-image.org/fr/etudes/portraits-alexandre-dumas Sur les traces de l'auteur Une biographie dynamique et alerte, par LE spécialiste du Romantique dumassien, Sylvain LEDDA Programmation séquentielle pour un travail en semi-autonomie en période d'enseignement hybride Le héros romantique sur scène groupement préparatoire Les extraits sélectionnés, supports de cours Entraînement à la lecture à haute voix Sélectionnez un des neuf extraits (réplique, tirade ou monologue) ci-dessous et présentez-en la lecture expressive et significative à l'oral en classe. Texte complémentaire: Lucrèce Borgia (Prêt.e pour un jeu des 7 différences?) Quel texte vous semble dépeindre l'héroïne déchue la plus marquante/émouvante/convaincante ? Résultat du comparatif (c'est UNE réponse possible): Devoir de commentaire (entrainement facultatif) pour le 24/03/'21 Et son corrigé

  • Prépa oral / entrée dans le recueil

    A destination des élèves de première: un oral audio en guise de piste de décollage à Port-Aviation... Objectifs: Participer activement à l'entrée dans le texte étudié ; travailler ses aptitudes orales Les élèves de mes deux classes ont été invités, pendant leurs vacances de fin d'année, à procéder à une répétition miniature de ce qu'on leur demandera au bac, oral de français, nouvelle mouture (réforme 2019) à savoir présenter une oeuvre (parmi les oeuvres étudiées ou lues en cursives, pour l'oral des EAF). Ici, il s'agissait, à ce stade de l'année, pour commencer, et faisant face à l'essoufflement ainsi qu'à la démotivation de nombre d'élèves, en milieu de bizarre-scolarité-COVID an II, de sélectionner un poème parmi les 65 d'Alcools, recueil que nous débutons, et de justifier son choix (qu'il soit une adhésion ou un rejet, peu importe le type d'intérêt ressenti, pourvu que ce soit étayé et discuté) et d'évaluer sa place dans une expérience de lecteur. Durée: 4 mn chrono. Format: audio. Pour rappel, j'avais déjà proposé l'exercice aux élèves de seconde 15, avec des conseils dispensés en amont: https://www.lydiablanc.fr/post/oral-choix-de-lecture Critères d'évaluation ici : https://www.lydiablanc.fr/post/oraldebac Sur cette page, on retrouve aussi l'exemple que je prends souvent, celui d'H. MARIENSKE (à vrai dire que je connais pas cette auteure et je n'ai pas pour projet de la lire mais c'est aussi une collègue et lorsqu'elle présente CELINE, elle le fait avec vivacité et pertinence qui me fournit un modèle profitable que je transmets régulièrement à mes classes.) Exploitation en classe L'ensemble servira à la classe de support pour aborder les différentes facettes du poète et du recueil immédiatement perceptibles dans le recueil étudié. L'éventail des regards posés par les élèves s'avère suffisamment ample pour rendre en compte en effet de plusieurs logiques à l'oeuvre dns le recueil, que nous examinerons plus attentivement au fil de la séquence. Le prof a classé, repris et ici figurent donc les prestations d'élèves inchangées, sélectionnées pour leur complémentarité et, malgré quelques défauts, erreurs ou maladresses, leur bonne qualité d'ensemble. On voit donc les annotations du prof dans le retour qui a été fait à chaque élève : en bleu, les choses à retenir, en rouge les points à revoir, en vert les points d'appui, validés). Ce type d'exercice permet de donner la parole à des élèves à des profils scolaires variés (pas que le premier de la classe à l'écrit - même si ça n'enlève rien à son mérite par ailleurs -), et que cela fournit aussi l'occasion aux élèves de proposer des résonances ou des échos d'une discipline, d'un champ linguistique à l'autre: par exemple, les élèves OIB ont pu faire appel à leur culture anglophone, même si les deux esthétiques sont très différentes entre Apollinaire et Carol Ann DUFFY, à la poétesse qu'ils viennent d 'étudier en littérature anglaise (the world's wife) . Compétences attendues cf. https://www.lydiablanc.fr/ressources/tags/oral Risque Tomber dans la micro-analyse du texte et le technicisme vain. Difficulté Articuler son expérience de lecteur à une incitation scolaire et un exercice intimidant (qui réclame un certain engagement de soi). Une élève m'y invitant, je me suis prêtée au jeu... avec une réussite toute relative puisque j'ai dépassé et Ô combien le délai imparti (100% de dépassement!).

  • Caligula: "Tout cela manque de sang."

    Présentation selon S. Olivié-Bisson (ENSATT) (Pour les Célestins, Lyon, 2020) Les sources romaines La source historique : Suétone l'historien romain qui écrit près d'un siècle après la mort de l'empereur, se réfère d'abord au père de Caligula, le héros militaire Germanicus, Germanicus, père de C. César et fils de Drusus et de la plus jeune Antonia, fut adopté par Tibère, son oncle paternel. Il exerça la questure cinq ans avant l'âge exigé par les lois, et le consulat immédiatement après. Envoyé en Germanie pour y prendre le commandement de l'armée, il contint, avec autant d'énergie que de fidélité, toutes les légions, qui, à la première nouvelle de la mort d'Auguste, refusaient obstinément de reconnaître Tibère pour empereur, et lui déféraient à lui-même le gouvernement de l'Etat. Il vainquit ensuite l'ennemi, et revint triompher à Rome. On le créa consul pour la seconde fois ; mais, avant que d'entrer en charge, il fut, pour ainsi dire, chassé de Rome par Tibère, qui l'envoya pacifier l'Orient. Après avoir vaincu le roi d'Arménie, et réduit, la Cappadoce en province romaine, il mourut à Antioche, à l'âge de trente-quatre ans, d'une maladie de langueur, qui donna lieu à des soupçons d'empoisonnement. En effet, outre les taches livides qu'il avait sur tout le corps, et l'écume qui lui sortait de la bouche, on remarqua, lorsqu'il fut brûlé, que son coeur était resté intact ; or, l'on croit communément que le coeur imprégné de poison résiste à l'action du feu. Ce n'est que dans un second temps (en tant que produit d'une histoire familiale, donc) qu'il présente Caligula, par l'anecdote, Le surnom de Caligula était un sobriquet militaire, et lui venait d'une chaussure de soldat qu'il avait portée dans son enfance, au milieu des camps. Les soldats, pour l'avoir vu ainsi grandir et élever parmi eux, lui portaient un attachement incroyable. On en eut surtout une preuve après la mort d'Auguste, lorsque sa seule présence apaisa la fureur des troupes séditieuses. puis par la réputation (d'abord ambivalente puis sulfureuse) (goût du travestissement, jeux, organisation de supplices... l'adjectif latin récurrent pour le décrire étant "saevus" (sauvage), complété par la mention de son "ferum ingenium" (sa nature bestiale). En butte à toutes sortes de pièges, et aux perfides instigations de ceux qui cherchaient à lui arracher des plaintes, il ne donna aucun prétexte à la malignité : on eût dit qu'il ignorait le sort malheureux de sa famille et celui de toutes les autres. Ses propres affronts, il les dévorait avec une incroyable force de dissimulation ; et il avait pour Tibère et pour ceux qui l'entouraient des recherches de complaisance qui ont fait dire de lui avec raison, «qu'il n'y eut jamais de meilleur esclave ni de plus mauvais maître». Toutefois, dès ce temps-là même, il ne pouvait cacher ses inclinations basses et cruelles. Un de ses plus grands plaisirs était d'assister aux tortures et au dernier supplice des condamnés. La nuit, il courait les mauvais lieux et les adultères, enveloppé d'un long manteau, et la tête cachée sous de faux cheveux. Il était surtout passionné pour la danse théâtrale et pour le chant. Tibère ne contrariait pas ces goûts, qui pouvaient, pensait-il, adoucir son naturel féroce. Le pénétrant vieillard avait si bien approfondi ce caractère, qu'il disait souvent : «Je laisse vivre Caïus pour son malheur et pour celui de tous» ; ou bien : «J'élève un serpent pour le peuple romain, et un autre Phaéton pour l'univers». NOTA BENE Caligula est le frère de l'Agrippine que nous connaissons, mère de Néron. Lecture (par l'auteur) pour Frémeaux&associés Une tragédie? Définition-s du genre La conception de la pièce par CAMUS Préface à l'édition américaine (1958) Caligula, prince relativement aimable jusque là, s'aperçoit à la mort de Drusilla, sa sœur et sa maîtresse, que le monde tel qu'il va n'est pas satisfaisant. Dès lors, obsédé d'impossible, empoisonné de mépris et d'horreur, il tente d'exercer, par le meurtre et la perversion systématique de toutes les valeurs, une liberté dont il découvrira pour finir qu'elle n'est pas la bonne. Il récuse l'amitié et l'amour, la simple solidarité humaine, le bien et le mal. Il prend au mot ceux qui l'entourent, il les force à la logique, il nivelle tout autour de lui par la force de son refus et par la rage de destruction où l’entraîne sa passion de vivre. Mais, si sa vérité est de se révolter contre le destin, son erreur est de nier les hommes. On ne peut tout détruire sans se détruire soi-même. C'est pourquoi Caligula dépeuple le monde autour de lui et, fidèle à sa logique, fait ce qu'il faut pour armer contre lui ceux qui finiront par le tuer. Caligula est l'histoire d'un suicide supérieur. C'est l'histoire de la plus humaine et de la plus tragique des erreurs. Infidèle à l'homme, par fidélité à lui-même, Caligula consent à mourir pour avoir compris qu'aucun être ne peut se sauver tout seul et qu'on ne peut être libre contre les autres hommes. Il s'agit donc d'une tragédie de l'intelligence. (...) La passion de l'impossible est, pour le dramaturge, un objet d'études aussi valable que la cupidité ou l'adultère. La montrer dans sa fureur, en illustrer les ravages, en faire éclater l'échec, voilà quel était mon projet. La construction de la pièce : un piège qui se referme La pièce compte 4 actes, au morcellement irrégulier : Acte I, 11 scènes acte II: 14 scènes acte III: 6 scènes acte IV: 14 scènes La pièce repose sur une ellipse annoncée par la didascalie initiale : La scène se passe dans le palais de Caligula. Il y a un intervalle de trois années entre le premier acte et les trois suivants. La pièce commence, sur du "rien": PREMIER PATRICIEN.- Toujours rien. LE VIEUX PATRICIEN.- Rien le matin, rien le soir. DEUXIÈME PATRICIEN.- Rien depuis trois jours. LE VIEUX PATRICIEN.- Les courriers partent, les courriers reviennent. Ils secouent la tête et disent : « Rien. » DEUXIÈME PATRICIEN.- Toute la campagne est battue, il n'y a rien à faire Elle s'achève sur du "rien, encore." Tout a l'air si compliqué. Tout est si simple pourtant. Si j'avais eu la lune, si l'amour suffisait, tout serait changé. Mais où étancher cette soif? Quel cœur, quel dieu auraient pour moi la profondeur d'un lac? (S'agenouillant et pleurant.) Rien dans ce monde, ni dans l'autre, qui soit à ma mesure. Je sais pourtant, et tu le sais aussi (il tend les mains vers le miroir en pleurant), qu'il suffirait que l'impossible soit. L'impossible ! Je l'ai cherché aux limites du monde, aux confins de moi-même. J'ai tendu mes mains (criant), je tends mes mains et c'est toi que je rencontre, toujours rien en face de moi, et je suis pour toi plein de haine. Je n'ai pas pris la voie qu'il fallait, je n'aboutis à rien. (...) Un héros complexe Caligula n'ouvre pas la pièce ; il n'arrive qu'à la scène 3 : La scène reste vide quelques secondes. Caligula entre furtivement par la gauche. Il a l'air égaré, il est sale, il a les cheveux pleins d'eau et les jambes souillées. Il porte plusieurs fois la main à sa bouche. Il avance vers le miroir et s'arrête dès qu'il aperçoit sa propre image. Il grommelle des paroles indistinctes, puis va s'asseoir, à droite, les bras pendants entre les genoux écartés. Hélicon entre à gauche. Apercevant Caligula, il s'arrête à l'extrémité de la scène et l'observe en silence. Caligula se retourne et le voit. Un temps. Cependant, le héros-éponyme ne parle qu'à la scène 4. Il clôture tous les actes: acte I (...) dit d'une voix triomphante: Caligula. acte II lentement. Le mépris. acte III Ton empereur attend son repos. C'est sa manière à lui de vivre et d'être heureux. acte IV (fin de la pièce) (au moment où il va être mis à mort par les conjurés). Je suis encore vivant ! L'auteur Albert CAMUS : homme, résistant, algérien, fils, père, intellectuel, théoricien, méditerranéen, directeur de revue, directeur de collection, séducteur, nageur, footballeur ... cf. https://www.lydiablanc.fr/post/albert-camus La séquence Programmation Les textes (4 extraits avec comme angle de lecture: le tyran) Questionnaire de lecture L'Absurde CAMUS reconnaît à son oeuvre 3 paliers dans une architecture consciente de la pensée de l'homme dans le monde: l'absurde, la révolte et le cycle de l'amour (auquel il travailait au moment de sa mort en 1960). L'Absurde (1936-1945) comprend : Un essai, Le mythe de Sisiphe (1942), un roman, l'Etranger (1942) Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s'est ouverte, c'est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j'ai eue lorsque j'ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux. Je n'ai pas regardé du côté de Marie. Je n'en ai pas eu le temps parce que le président m'a dit dans une forme bizarre que j'aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français... et un diptyque dramatique (deux pièces, Caligula et Le malentendu) CALIGULA .- C'est une vérité toute simple et toute claire, un peu bête, mais difficile à découvrir et lourde à porter. HELICON .- Et qu'est-ce donc que cette vérité, Caïus? CALIGULA.- Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux. HELICON.- Allons, Caïus, c'est une vérité dont on s'arrange très bien. Regarde autour de toi. Ce n'est pas cela qui les empêche de déjeuner. CALIGULA.- Alors, c'est que tout, autour de moi, est mensonge, et moi, je veux qu'on vive dans la vérité! Caligula par la grammaire sur le I, 3 "Si je dors, qui me donnera la lune?" L'expression de l'interrogation. Documents complémentaire sur l'absurde autour de Caligula CAMUS, "le siècle de la peur", in "Ni victimes ni bourreaux" (Combat, nov. 1946) cf. https://eduscol.education.fr/odysseum/devant-le-monde-et-lintolerance-lhomme-sinterroge-ni-victimes-ni-bourreaux-repond-camus Le XVIIe siècle a été le siècle des mathématiques, le XVIIIe celui des sciences physiques, et le XIXe celui de la biologie. Notre XXe siècle est le siècle de la peur. On me dira que ce n’est pas là une science. Mais d’abord la science y est pour quelque chose, puisque ses derniers progrès théoriques l’ont amenée à se nier elle-même et puisque ses perfectionnements pratiques menacent la terre entière de destruction. De plus, si la peur en elle-même ne peut être considérée comme une science, il n’y a pas de doute qu’elle soit cependant une technique. Ce qui frappe le plus, en effet, dans le monde où nous vivons, c’est d’abord, et en général, que la plupart des hommes (sauf les croyants de toutes espèces) sont privés d’avenir. Il n’y a pas de vie valable sans projection sur l’avenir, sans promesse de mûrissement et de progrès. Vivre contre un mur, c’est la vie des chiens. Eh bien ! Les hommes de ma génération et de celle qui entre aujourd’hui dans les ateliers et les facultés ont vécu et vivent de plus en plus comme des chiens. Naturellement, ce n’est pas la première fois que des hommes se trouvent devant un avenir matériellement bouché. Mais ils en triomphaient ordinairement par la parole et par le cri. Ils en appelaient à d’autres valeurs, qui faisaient leur espérance. Aujourd’hui, personne ne parle plus (sauf ceux qui se répètent), parce que le monde nous paraît mené par des forces aveugles et sourdes qui n’entendront pas les cris d’avertissements, ni les conseils, ni les supplications. Quelque chose en nous a été détruit par le spectacle des années que nous venons de passer. Et ce quelque chose est cette éternelle confiance de l’homme, qui lui a toujours fait croire qu’on pouvait tirer d’un autre homme des réactions humaines en lui parlant le langage de l’humanité. Nous avons vu mentir, avilir, tuer, déporter, torturer, et à chaque fois il n’était pas possible de persuader ceux qui le faisaient de ne pas le faire, parce qu’ils étaient sûrs d’eux et parce qu’on ne persuade pas une abstraction, c’est-à-dire le représentant d’une idéologie. Le long dialogue des hommes vient de s’arrêter. Et, bien entendu, un homme qu’on ne peut pas persuader est un homme qui fait peur. (...) Pour sortir de cette terreur, il faudrait pouvoir réfléchir et agir suivant sa réflexion. Mais la terreur, justement, n’est pas un climat favorable à la réflexion. Je suis d’avis, cependant, au lieu de blâmer cette peur, de la considérer comme un des premiers éléments de la situation et d’essayer d’y remédier. Il n’est rien de plus important. Car cela concerne le sort d’un grand nombre d’Européens qui, rassasiés de violences et de mensonges, déçus dans leurs plus grands espoirs, répugnant à l’idée de tuer leurs semblables, fût-ce pour les convaincre, répugnent également à l’idée d’être convaincus de la même manière. Pourtant, c’est l’alternative où l’on place cette grande masse d’hommes en Europe, qui ne sont d’aucun parti, ou qui sont mal à l’aise dans celui qu’ils ont choisi, qui doutent que le socialisme soit réalisé en Russie, et le libéralisme en Amérique, qui reconnaissent, cependant, à ceux-ci et à ceux-là le droit d’affirmer leur vérité, mais qui leur refusent celui de l’imposer par le meurtre, individuel ou collectif. Parmi les puissants du jour, ce sont des hommes sans royaume. Ces hommes ne pourront faire admettre (je ne dis pas triompher mais admettre) leur point de vue, et ne pourront retrouver leur patrie que lorsqu’ils auront pris conscience de ce qu’ils veulent et qu’ils le diront assez simplement et assez fortement pour que leurs paroles puissent lier un faisceau d’énergies. Et si la peur n’est pas le climat de la juste réflexion, il leur faut donc d’abord se mettre en règle avec la peur. Pour se mettre en règle avec elle, il faut voir ce qu’elle signifie et ce qu’elle refuse. Elle signifie et elle refuse le même fait : un monde où le meurtre est légitimé et où la vie humaine est considérée comme futile. Voilà le premier problème politique d’aujourd’hui. Et avant d’en venir au reste, il faut prendre position par rapport à lui. Préalablement à toute construction, il faut aujourd’hui poser deux questions : « Oui ou non, directement ou indirectement, voulez-vous être tué ou violenté ? Oui ou non, directement ou indirectement, voulez-vous tuer ou violenter ? » Tous ceux qui répondront non à ces deux questions sont automatiquement embarqués dans une série de conséquences qui doivent modifier leur façon de poser le problème. Mon projet est de préciser deux ou trois seulement de ces conséquences. En attendant, le lecteur de bonne volonté peut s’interroger et répondre. Caligula s'ouvre sur la didascalie suivante: Des patriciens, dont un très âgé, sont groupés dans une salle du palais et donnent des signes de nervosité.

  • Britannicus

    (séquence de seconde, le théâtre du 17e au 21e s.) 2020/2021 Programmation séquentielle aménagée (enseignement hybride) Contexte historique & cadre esthétique L'arrière-plan théorique de la dramaturgie classique Fascination de RACINE pour les tyrans? On peut se poser la question d'un cycle des passions tyranniques chez RACINE, entre Andromaque (1667) où Pyrrhus passe son temps à exiger, Britannicus (1668), avec la formulation explicite du fructueux (pour un auteur) paradoxe: "Toujours la tyrannie a d'heureuses prémisses" : Bajazet (1672) où c'est Roxane qui est dépassée par sa fureur Quelle(s) raisons à cela? La tyrannie, outre son intérêt dramaturgique (pain béni pour une peinture des passions ), revient dans les préoccupations politologiques dès le 16e s., ; elle pose la question de la bonne gouvernance (juste ou efficace, c'est tout le problème, chez MACHIAVEL ou LA BOETIE, et même chez MONTAIGNE), prend une tournure toute particulière avec l'hyper-puissance centralisatrice, administrative, de droit divin et spectaculaire de Louis XIV auquel RACINE est lié de façon ambiguë : ancien de Port-Royal qui finit par y revenir, il se met au service du Roi (qui avait persécuté Port-Royal -Etat dans l' Etat-) en tant qu'historiographe dans les années 1670. RACINE entretient un rapport durable, conscient et conflictuel à la figure de Louis XIV. Qu'a de si marquant cet hyper-pouvoir de Louis XIV ? Cf. exposition "le Roi est mort" (Château de Versailles, 2015) L'historien Joël CORNETTE a largement étudié l'Etat louisquatorzien et son absolutisme spectaculaire, qui pose la question des limites du pouvoir, i.e. de sa mesure et de ses excès. Qui est ce "monstre naissant", Néron ? Une découverte du CNRS/ archéo Camille JULLIAN (Aix AMU) https://lejournal.cnrs.fr/videos/lincroyable-salle-a-manger-tournante-de-neron Néron par Suétone Empoisonnement de Britannicus Ce fut par Claude qu'il commença ses meurtres et ses parricides. S'il ne fut pas l'auteur de sa mort, il en fut du moins le complice. Il s'en cachait si peu, qu'il affectait de répéter un proverbe grec, en appelant "mets des dieux" les champignons qui avaient servi à empoisonner Claude. Il outrageait sa mémoire par ses paroles et par ses actions, en l'accusant tour à tour de folie et de cruauté. Il disait qu'il avait cessé de demeurer parmi les hommes, en appuyant sur la première syllabe de morari en sorte que cela signifiât qu'il avait cessé d'être fou. Il annula beaucoup de décrets et de règlements de ce prince comme des traits de bêtise ou de folie. Enfin il n'entoura son tombeau que d'une mince et chétive muraille. Il empoisonna Britannicus parce qu'il avait la voix plus belle que la sienne, et qu'il craignait que le souvenir de son père ne lui donnât un jour de l'ascendant sur l'esprit du peuple. La potion que lui avait administrée la célèbre empoisonneuse Locuste étant trop lente à son gré et n'ayant occasionné à Britannicus qu'une simple diarrhée, Néron appela cette femme et la frappa de sa main, l'accusant de ne lui avoir fait prendre qu'une médecine au lieu de poison. Comme elle s'excusait sur le dessein qu'elle avait eu de cacher un crime si odieux: "Crois-tu donc, lui dit-il, que je craigne la loi Julia?", et il l'obligea de composer devant lui le poison le plus prompt et le plus actif qu'il lui serait possible. Il l'essaya sur un chevreau qui n'expira que cinq heures après. Il le fit recuire à plusieurs reprises, et le donna à un marcassin qui mourut sur-le-champ. Sur l'ordre de Néron, on l'apporta dans la salle à manger et on le servit à Britannicus qui soupait avec lui. Le jeune prince tomba dès qu'il l'eut goûté. Néron dit alors aux convives que c'était une épilepsie à laquelle il était sujet. Le lendemain, par une pluie battante, il le fit ensevelir à la hâte et sans aucune pompe. Pour prix de ses services, Locuste reçut l'impunité, des terres considérables et même des disciples. Le présage de la comète (Rappelons que la vie de Néron par l'historien romain Suétone avait été placée, d'emblée, sous le signe du rayon de soleil...) https://eduscol.education.fr/odysseum/suetone-vie-de-neron-chap-36 Le portrait physique de Néron... n'arrive qu'en dernier, après le récit de ses funérailles, d'ailleurs Néron avait une taille ordinaire. Son corps était hideux et couvert de taches, sa chevelure blonde, sa figure plutôt belle qu'agréable, ses yeux bleus et faibles, le cou fort, le ventre gros, les jambes grêles, le tempérament vigoureux. Malgré l'excès de ses débauches, il ne fut malade que trois fois en quatorze ans; encore ne le fut-il pas au point d'être obligé de s'abstenir de vin, ou de rien changer à ses habitudes. Il avait si peu de décence et de tenue, que, dans son voyage en Grèce, il laissa retomber derrière sa tête ses cheveux, qui d'ailleurs étaient toujours disposés en étages, et que souvent il parut en public vêtu d'une espèce de robe de chambre, un mouchoir autour du cou, sans ceinture ni chaussures. Néron et la mort de Britannicus par Tacite (=référence de RACINE*) Annales XIII Néron, alarmé de ces fureurs, et voyant Britannicus près d'achever sa quatorzième année, rappelait tour à tour à son esprit et les emportements de sa mère, et le caractère du jeune homme, que venait de révéler un indice léger, sans doute, mais qui avait vivement intéressé en sa faveur. Pendant les fêtes de Saturne, les deux frères jouaient avec des jeunes gens de leur âge, et, dans un de ces jeux, on tirait au sort la royauté; elle échut à Néron. Celui-ci, après avoir fait aux autres des commandements dont ils pouvaient s'acquitter sans rougir, ordonne à Britannicus de se lever, de s'avancer et de chanter quelque chose. Il comptait faire rire aux dépens d'un enfant étranger aux réunions les plus sobres, et plus encore aux orgies de l'ivresse. Britannicus, sans se déconcerter, chanta des vers dont le sens rappelait qu'il avait été précipité du rang suprême et du trône paternel. On s'attendrit, et l'émotion fut d'autant plus visible que la nuit et la licence avaient banni la feinte. Néron comprit cette censure, et sa haine redoubla. Agrippine par ses menaces en hâta les effets. Nul crime dont on pût accuser Britannicus, et Néron n'osait publiquement commander le meurtre d'un frère: il résolut de frapper en secret, et fit préparer du poison. L'agent qu'il choisit fut Julius Pollio, tribun d'une cohorte prétorienne, qui avait sous sa garde Locuste, condamnée pour empoisonnement, et fameuse par beaucoup de forfaits. Dès longtemps on avait eu soin de ne placer auprès de Britannicus que des hommes pour qui rien ne fût sacré: un premier breuvage lui fut donné par ses gouverneurs, trop faible, soit qu'on l'eût mitigé, pour qu'il ne tuât pas sur-le-champ. Néron, qui ne pouvait souffrir cette lenteur dans le crime, menace le tribun, ordonne le supplice de l'empoisonneuse, se plaignant, que, pour prévenir de vaines rumeurs et se ménager une apologie, ils retardaient sa sécurité. Ils lui promirent alors un venin qui tuerait aussi vite que le fer: il fut distillé auprès de la chambre du prince, et composé de poisons d'une violence éprouvée. C'était l'usage que les fils des princes mangeassent assis avec les autres nobles de leur âge, sous les yeux de leurs parents, à une table séparée et plus frugale. Britannicus était à l'une de ces tables. Comme il ne mangeait ou ne buvait rien qui n'eût été goûté par un esclave de confiance, et qu'on ne voulait ni manquer à cette coutume, ni déceler le crime par deux morts à la fois, voici la ruse qu'on imagina. Un breuvage encore innocent, et goûté par l'esclave, fut servi à Britannicus; mais la liqueur était trop chaude, et il ne put la boire. Avec l'eau dont on la rafraîchit, on y versa le poison, qui circula si rapidement dans ses veines qu'il lui ravit en même temps la parole et la vie. Tout se trouble autour de lui: les moins prudents s'enfuient; ceux dont la vue pénètre plus avant demeurent immobiles, les yeux attachés sur Néron. Le prince, toujours penché sur son lit et feignant de ne rien savoir, dit que c'était un événement ordinaire, causé par l'épilepsie dont Britannicus était attaqué depuis l'enfance; que peu à peu la vue et le sentiment lui reviendraient. Pour Agrippine, elle composait inutilement son visage: la frayeur et le trouble de son âme éclatèrent si visiblement qu'on la jugea aussi étrangère à ce crime que l'était Octavie, sœur de Britannicus: et en effet, elle voyait dans cette mort la chute de son dernier appui et l’exemple du parricide. Octavie aussi, dans un âge si jeune, avait appris à cacher sa douleur, sa tendresse, tous les mouvements de son âme. Ainsi, après un moment de silence, la gaieté du festin recommença. * TACITE et non pas SUÉTONE: source au ton autrement plus pittoresque, pour ne pas dire pictural que le sec et réprobateur SUÉTONE, ce qui laisse plus de place à l'exploration et la dramatisation des passions complexes. Néron vu par Racine Première préface (1670) D'autres ont dit, au contraire, que je l'avais fait trop bon. J'avoue que je ne m'étais pas formé l'idée d'un bon homme en la personne de Néron. Je l'ai toujours regardé comme un monstre. Mais c'est ici un monstre naissant. Il n'a pas encore mis le feu à Rome. Il n'a pas tué sa mère, sa femme, ses gouverneurs. A cela près, il me semble qu'il lui échappe assez de cruautés pour empêcher que personne ne le méconnaisse. Seconde préface (1670) Pour commencer par Néron, il faut se souvenir qu'il est ici dans les premières années de son règne, qui ont été heureuses, comme l'on sait. Ainsi il ne m'a pas été permis de le représenter aussi méchant qu'il a été depuis. Je ne le représente pas non plus comme un homme vertueux ; car il ne l'a jamais été. Il n'a pas encore tué sa mère, sa femme, ses gouverneurs ; mais il a en lui les semences de tous ces crimes. Il commence à vouloir secouer le joug. Il les hait les uns et les autres, et il leur cache sa haine sous de fausses caresses : factus natura velare odium fallacibus blanditiis. En un mot, c'est ici un monstre naissant, mais qui n'ose encore se déclarer, et qui cherche des couleurs â ses méchantes actions : hactenus Nero flagitiis et ceteribus velamenta quaesivit. Il ne pouvait souffrir Octavie, princesse d'une bonté et d'une vertu exemplaires, fato quodam, an quia praevalent illicita ; metuebaturque ne in stupra feminarum illustrium prorumperet. Qui peut attendre quoi de Néron? Néron antique vs Néron chrétien Représenter le crime quand on est un "classique": Nicolas POUSSIN Les textes de la séquence https://www.dropbox.com/s/6atyhjglvpwwabd/THEATRE_Britannicus.pdf?dl=0 Présentation du dramaturge par le prof. A. VIALA la "stratégie du caméléon" Présentation de l'intrigue et les enjeux de la représentation du texte racinien par S. Braunschweig (mise en scène Comédie Française, 2018) Scénographie : décor & plateau (par S. Braunschweig pour la Comédie Française) La pièce intégrale (2018), captation audio France Culture https://soundcloud.com/lpblanc/britannicuscomediefr Entrer dans le texte par une double entrée: grammaire et alexandrin racinien Les élèves quelque peu démobilisés en fin cette fin décembre, sont invités, de façon volontairement ritualisée, à se pencher chaque jour, sur une double énigme. Les élèves en distanciel peuvent envoyer leurs hypothèses en 3 mn chrono (mp3) via PRONOTE ou par email. Les réponses discutées en classe ouvrent, après lecture du texte concerné, la séance du jour. La question de grammaire consiste en une définition, un repérage du phénomène (=ses formes et expressions) mais aussi, surtout, de ce que cela signifie, c'est-à-dire de ce que cela éclaire quant au sens et à la force du passage visé. S'agissant de l'alexandrin (ou les alexandrins) du jour, la question se pose ainsi: pourquoi cet alexandrin en particulier? Qu'a-t-il de si spécial? Que révèle-t-il ? En quoi peut-on dire que l'alexandrin est bien " fichu "? Quelques réponses (points de départ du cours) #unjourunalexandrin vers 12 retranscription du cours démarré par la recherche du sens de l'alexandrin 12 en fonction de sa construction et de sa formulation: vers 405-406 Adam puis Clemens, élèves de seconde15, qui cogitent sur les vers 405-406 : Le cours réalisé en classe sur II, 2 (tirade de Néron) Le langage néronien Mais de tout l'univers, quel sera le langage?" Néron à Narcisse (IV, 4) Retour à la fameuse tirade en II, 2 : La définition de Néron (qui fantasme et désire) pose problème: le corps (qu'il soit amoureux ou contraint) est son seul langage de brute. C'est ce qu'il rappelle à Junie en dans la très fugace scène 4 de l'acte II : Madame, en le voyant, songez que je vous vois.Mais plus encore que le corps, c'est un corps unique et réduit que celui de Néron, en ce qu'il n'est que physique (et non pas symbolique comme un corps de monarque est censé l'être). Pour rappel, le corps du roi est en effet de deux ordres. A la clôture de l'acte IV, face à Narcisse, Néron est incapable de penser autrement que par les sens, et notamment le sens visuel: Viens, Narcisse. Allons voir ce que nous devons faire. Néron ne réapparaîtra finalement qu'en V, 6 mais avec cette didascalie qui pèse de tout son poids : NÉRON, voyant Agrippine. Britannicus vs Néron (III, 8) Double NOTA BENE: Clarisse veut parler de l' "inversion" (et non "inversement") des termes et elle étudie un alexandrin de Britannicus (pas la parole de Néron) ! Prochaines échéances et prochaines énigmes ... Mère/fils (IV, 2) le texte Agrippine vue par Dominique Blanc (pensionnaire à la Comédie Française) https://soundcloud.com/comedie-francaise/entretien-avec-dominique-blanc-pour-britannicus La mise en scène Braunschweig #unjourunalexandrin V,5 (Burrhus) vers 1630 Le fer ne produit point de si puissants efforts montrer que cet alexandrin est inutile et utile ... - - Dénouement (V, 8). Pour aller plus loin. RACINE, le conteur derrière le dramaturge. Certes, la bienséance. Mais surtout, la dramatisation d'une scène par le récit racinien lequel est aussi une occasion, en insérant de l'action dans l'action, de dilater l'espace et le temps scéniques et de mettre le spectateur dans une autre forme de confidence. Comparaison des récits d'Albine et du récit de Théramène. L'alexandrin racinien, par Hervé Pierre (Sociétaire à la Comédie Française) "Plût aux dieux que ce fût le dernier de ses crimes!" https://soundcloud.com/comedie-francaise/mon-alexandrin-prefere-herve-pierre-britannicus Parcours associé: pouvoir et abus de pouvoir Évaluation (dissertation sur oeuvre) Modèle ministériel https://cache.media.eduscol.education.fr/file/FRANCAIS/84/7/RA19_Lycee_G_1_FRA_dissertation_(2)_1160847.pdf Sujet du DM pour le 04/01/2021 Dans Britannicus, qui est le monstre?

  • L'oral en période d'enseignement hybride

    Séquence la littérature d'idées, du 19e au 21e s. en complément à la séquence sur la pauvreté. Objectif: travailler l'oral et la capacité critique. Pour rappel, en première à l'EAF, les élèves auront une épreuve orale pour moitié fondée sur l'aptitude à défendre un choix de lecture. Circonstances particulières: suite aux mesures sanitaires, alternance par demi-classe (présentiel/distanciel). Là, les élèves en distanciel ont travaillé pour préparer la séance des élèves en présentiel qui verront le film en classe: ils leur présentent la séance avant diffusion, puis initient la discussion en proposant, après le générique de fin, matière à réfléchir. FILM, "La ricotta" (IT, 1963) par PP PASOLINI Deux présentations puis trois critiques du film par les élèves de 215 Attentes et acquis de l'exercice Pour aller plus loin

  • La grammaire utile en seconde

    OBJECTIF Entrer dans un texte par un phénomène grammatical (ici, syntaxique). En seconde générale, faire parler une étude syntaxique et asseoir la dynamique, infrangible, inévitable de ce lien forme/fond, expression/intention du texte. EVALUATION Points valorisés dans la copie: juste "étiquetage" d'ensemble des formes et phénomènes (en seconde, on ne rentrera pas dans le distinguo, même plus assumé par les grammaires contemporaines entre phrase composée et phrase complexe); expression soignée appui sur le texte réponse méthodique, ordonnée: d'abord le repérage, ensuite la tentative d'interprétation Point(s) à revoir: faiblesse de l'interprétation: toutes les données collectées et mises à jour dans la phase d'observation n'ont pas été rentabilisées dans la phase d'interprétation. Notation La copie numérique de l'élève (devoir-maison facultatif, délai 1 semaine) aurait donné lieu à un 15/20 en coeff. 0,5. Pour influer visiblement sur la moyenne de l'élève à la moyenne déjà confortable, la note de 15.5 permettait une prise en compte effective de ce travail. CODE-COULEURS dans l'e-devoir Souligné en VERT: ce qui est validé. Souligné en ROSE: ce qui est hors-sujet ou peu pertinent ici. (Ici, la distinction verbal/averbal ne se pose pas en termes de phrase mais de proposition). Souligné en BLEU: ce qui appelle une explicitation ou un développement.

  • E-copies

    Une modalité non pas nouvelle mais renouvelée Pratiquée depuis de nombreuses années, la correction en ligne des copies, par partage de documents (facilité des multinationales à l'optimisation fiscale discutable mais à l'ergonomique diablement efficace...) s'est intensifiée ces dernières années avec : l'apparition de nouveaux publics scolaires désormais incorporés quasi automatiquement au lycée: moins autonomes, moins formés à la rédaction longue, ayant donc besoin d'un suivi rapproché pendant le processus d'élaboration du devoir; les périodes de confinement et d’enseignement hybride mêlant présentiel/distanciel du fait de la crise sanitaire de 2020: la transmission des travaux est forcément numérique si la notion-même de "contact" en pleine pandémie virale est un problème. Comment optimiser la correction d'une copie numérique en français en vue de la préparation à l'examen anticipé (EAF) qui, en français, repose désormais sur deux compétences écrites ambitieuses, le commentaire et la dissertation sur oeuvre ? L'intérêt du devoir numérique, ou e-copie, est pluriel: gain de lisibilité (les élèves savent qu'aujourd'hui on me catégoriserait sans peine comme "dysgraphique") ; cela officialise le devoir comme étant non pas un produit viscéralement personnel (d'où les crispations aussi à réception de la note; on se sent atteint dans son identité propre) mais un support transmissible et partagé, objet d'une relation de travail, amené à être amendé, repris, modifié = cela dé-sacralise le devoir mais matérialise aussi la relation de travail interactive avec le prof qui devient le partenaire de l'élève plus que le juge suprême, détenteur de la note-sanction. mieux équilibrer les zones réussies des moments du devoir perfectibles ou sanctionnés. Ce qui est réussi est davantage mis en valeur: la confiance de l'élève en ses qualités, matérialisées et manifestement reconnues, est aussi revue à la hausse. Modifie la perception d'un devoir: le devoir en tant que matériau modifiable (document dans lequel le rédacteur et le correcteur peuvent tous deux, à égalité, intervenir) apparaît moins comme un résultat que comme un processus. La note y est un des aspects parmi d'autres de l'échange avec le prof, de sorte que la note-sanction est minorée ; en retour, le devoir est véritablement un travail, en train de s'élaborer, et susceptible d'être retaillé/remodelé/réagencé/reformulé. Sans doute l'image du travail est-elle plus artisanale. Si chaque élève n'est pas Flaubert dans ses six années d'affres et de brouillons successifs, cela rapproche quand même l'élève d'un écrivain de son propre texte, qui, soucieux de l'arranger, le reprendre plutôt que de le rendre une fois pour toutes, est disposé à accepter la reprise d'un fichier numérique d'un clic ou presque. Là, c'est la simplicité de la manipulation facilite son exécution (ce qui ne veut pas dire que ce soit la fin des migraines pour améliorer une dissertation ...). Plus spécifiquement en français, en vue du bac de français (qui se prépare en deux ans mais s'intensifie évidemment en première) L'élève peut faire défiler son travail et très vite, obtient une vision globale et même panoramique de longs travaux étalés sur plusieurs pages: pratique et utile pour appréhender le souci de cohérence, de progressivité et les problèmes de redite dans un devoir. Conséquence, l’appréhension des proportions est également facilité puisque les pages peuvent être affichées toutes ensemble (pdf Acrobat le permet par exemple) : proportion entre le corps du raisonnement (développement) et ses marges (introduction, conclusion) ou équilibre à grande échelle du devoir (déploiement de la copie, certaines parties étant démesurément longue ou au contraire, trop ramassées...). Le code-couleurs employé Il doit permettre à l'élève : de garder en tête l'essentiel des attentes dans une copie, qui se résument à quatre, cinq écueils principaux (cela évite l'éparpillement des attentes où tout se vaudrait, une erreur d'étiquetage stylistique ou une impropriété ne valant pas un contresens): resserrement des attentes, plus facile (au sens de moins écrasante et inaccessible) à penser pour le jeune rédacteur de lycée. repérer de quel type, quel degré d'erreur sa copie relève (le plus) pour y être plus attentif à l'avenir et apprécier l'évolution de ses aptitudes à l'écrit d'un devoir à l'autre, tous les devoirs pouvant être aisément retrouvés, stockés ensemble puis juxtaposés et comparés au besoin : inscription de chaque devoir dans un série de devoirs, i.e. dans une progression continue. le fait de traduire les erreurs et écueils en zones de couleur permet d'objectiver la correction de copie et donc la relation au professeur : ce n'est pas madame X qui corrige (sanctionne/pénalise/sabre/s'archarne contre etc.) l'élève Z, mais une copie qui fait face (surmonte ou pas) tel ou tel enjeu rédactionnel, tel ou tel enjeu intellectuel sur telle ou telle consigne à tel moment de l'année. Effets vertueux La relation avec l'élève, moins sèche que remise de copie/délai de correction/retour brutal de la copie notée, inscrite dans un dialogue constructif retisse aussi le lien avec des élèves heureux de constater qu'on leur consacre autant de temps individualisé donc flatteur du moins rassurant. Le petit échange informel mais soigné qui accompagne la trajectoire du document (navette aller/retour) constitue de fait une éducation à sociabilité virtuelle (en ligne), et permet de matérialiser le rapport courtois et efficace entre deux partenaires de travail. L'enfant est mieux préparé au dialogue en vigueur dans la vie adulte et en particulier dans le monde du travail (de l'entreprise et de l'administration, par exemple), avec un ton et des manières de faire plus professionnels. Quelques réserves Le facteur-temps, côté enseignant, comme tout travail individualisé et parfois même démultiplié puisqu'un devoir numérique peut procurer la tentation, à contrôler, de multiplier les exemplaires par élève, par devoir (le modèle flaubertien ou l'exemple de Gaston Miron -réécrivant 7 fois son unique recueil- peuvent faire mal au prof !); la multiplication des versions successives peut être un gouffre (heureusement les perfectionnistes sont moins nombreux que l'inverse^^). Peut-être le leurre de l'instantanéité qui pourrait générer des élèves et parents consuméristes adeptes du tout-tout-de-suite mais en vérité ce type d'exigence ne m'est jamais arrivée: les élèves (et leurs familles) constatant que le travail est fait avec application de surcroît, sont compréhensifs et comprennent que le délai de correction par devoir au lycée soit hélas incompressible, peu ou prou toujours égal à 10-15 j. en moyenne. Les moyens matériels : l'inégalité informatique et numérique est un obstacle. La question des équipements, du lieu d'étude et de travail personnel dans les habitats est un versant social non négligeable, et douloureux, de la numérisation de l'enseignement. C'est d'ailleurs ce qui explique que cette modalité soit toujours offerte et jamais imposée. Exemples de travaux corrigés en 2020/21 En première en 2020/21, le pari a été de poser d'emblée et ensemble les trois exercices les plus redoutés : deux en vue de l'écrit, le troisième en vue de l'oral. NOTA BENE Les travaux ci-dessous, reproduits tels quels, ont été réalisés en octobre-novembre 2020, dans un contexte sanitaire très particulier qui a modifié tout l’apprentissage tout au long de l'année civile 2020 et dont il a été tenu compte, avec une notation sensiblement adaptée pour remotiver les élèves et accompagner -dans certains cas, initier- ce retour aux perspectives de baccalauréat. Commentaire coeff.1 une copie fragile une copie encourageante une copie déjà plus aboutie Dissertation coeff.1 copie fragile copie bien maîtrisée Grammaire coeff.0.5 copie déjà bien avancée

  • Séance du 09/11 (GAFA mais... :/ )

    (le roman, niveau 1e) ENQUÊTE (bref travail à la maison) Qu'attendons-nous d'un personnage romanesque? Que voyons-nous de lui? Comment nous rapprochons-nous peu à peu de lui? Compétence PIX Utiliser les sondages en ligne (ici Google Form) pour orienter le questionnement du cours et la problématisation de l'oeuvre étudiée (La Princesse de Clèves). Intérêts Impliquer chaque élève sondé dans la réflexion sur l'oeuvre et faciliter l'appropriation de ses enjeux. Résultats exploités au cours suivant

  • Défendre son choix de lecture (2/2)

    Un choix de lecture bien défendu (discussion riche, vivante, angle d'attaque original, bonne compréhension et recul critique dans son argumentaire, le tout dans une langue audible, choisie et clairement énoncée) doit donner envie de relire le texte. C'est le cas pour ces présentations audio d'élèves de 215, à partir du recueil (lecture cursive de la séquence poésie consacrée au sonnet des 16e au 17e siècles). RAPPEL des conseils et critères d'évaluation: https://www.lydiablanc.fr/post/oral-choix-de-lecture ) (NOTA BENE les élèves concertés ont résolu de "parapher", numériquement du moins, leur travail audio.) Le choix de NL: sonnet 17 #hyperbole #satire #courtisans #mort #provocation #défi Le choix de PM: sonnet 139 #cour #courtisans #hypocrisie #liberté #actualité #carriérisme #naturehumaine #messageperpétuel Le choix de CL : sonnet 68 #stéréotype #caricature #autocritique #ironie Le choix de CE : sonnet 26 #Ronsard #amitié #prévention #attentiondanger #mer #Ulysse #merveilleux #poétique

  • Méthode(s)

    De la classe à l'examen Organiser et rentabiliser son travail Savoir lire le cours, les textes, les œuvres et le corrigé Réviser une séquence en un coup d'œil (Padlet, learningapps etc.) Réviser le bac blanc, élaborer des fiches à partir des cours Activités de révision séquentielle express, en un weekend : 4 niveaux de révisions en vue de mémoriser les citations, s'approprier les cours, réfléchir au parcours, seul(e) ou en binôme. Ecrit Récap' de l’écrit de bac (réforme '19) COMMENTAIRE DISSERTATION SUR OEUVRE Gérer, renforcer, clarifier son paragraphe d'analyse: pour le commentaire mais aussi pour la dissertation Oral Généralités LECTURE GRAMMAIRE PRÉSENTATION d’œuvre

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