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- théâtre (2nde): "Cyrano de Bergerac"
Planning de séquence Présentation L'auteur La pièce Le personnage Qui était le véritable Cyrano de Bergerac ? | Le blog de Gallica (bnf.fr) Diverses mises en scène Denis PODALYDES (Comédie Française, 2018) l'acteur Michel VUILLERMOZ Gérard DEPARDIEU/ JP RAPPENEAU (cinéma, 1989) tirade des "Non, merci!" (II, 8) Groupement complémentaire préparatoire Corpus Étude Acte I, sc. 5 le texte l'explication de texte Acte II, sc. 8 ("Non merci") (2014) Odéon, PITOISET/TORRETON (2018), Comédie Française, PODALYDES/VUILLERMOZ II, 9 Le texte Synthèse de cours Cours réalisé en classe IV, 10 La mort de Christian explication Dissertation sur œuvre de fin de séquence Préparation Dissertation de fin de séquence : le corrigé rédigé
- Comment lire...?
Comment lire un cours et se l'approprier? Comment lire un extrait étudié et en rédiger une fiche/note de lecture? à relier au carnet de bord, autre moyen de s'approprier œuvres lues et extraits parcourus. Comment lire une œuvre intégrale? Que consigner dans un carnet de lecture? https://www.lydiablanc.fr/post/carnet-de-lecture Comment lire son commentaire et son corrigé Comment bien lire un sujet de dissertation et démarrer la réflexion? cf. https://www.lydiablanc.fr/post/la-dissertation-sur-oeuvre-réforme-2019 et en particulier: Problématiser = reformuler, questionner, critiquer = gamberger à ce que ça dit, ne dit pas, fait dire ou, dit autrement, à ce que ça suppose, ce que ça entraîne. J'ai entendu une fois une collègue de philo du lycée employer cette juste définition de la problémaisation, terme qui semble toujours barbares pour nombre de nos élèves, alors qu'elle est la clef d'une bonne dissertation : "poser des questions à la question". Se précipiter sur internet ou autre n'a aucun intérêt pendant le travail de dissertation sur œuvre. Rien ne remplace le travail de cogitation (dit autrement, de "gamberge") à partir du sujet, incompressible et qui, me concernant, me prend 50% du temps que je peux consacrer à un travail de dissertation (rédiger me prend ainsi bien moins de temps de comprendre le sujet et concevoir le cheminement intellectuel que je prendrai). C'est seul(e) face au sujet et dès le début, qu'il faut adopter une disposition mentale, en prenant le temps pour cela : se rendre tout à la fois accueillant (prendre le sujet pour ce qu'il dit, ne pas balayer sa légitimité ni ses significations), prudent (vérifier d'où l'on part, de quelle acception ou connotation du mot du sujet, de la notion on part) et méfiant (que voudrait-on nous faire dire? Le sujet est-il acceptable en l'état?) vis-à-vis du sujet posé. C'est de la profondeur, du détail, de la plasticité et de l'inventivité de vos questionnements que dépendent la qualité de la réflexion qui va servir d'ossature à toute la dissertation. On doit, pour chaque sujet de dissertation, commencer par lire la question posée, la relire, la reformuler au besoin et la décomposer, comme suit. Pourquoi le sujet en est-il venu à se poser? Que suppose le sujet posé ainsi? Que signifient en général, la plupart du temps, les mots du sujet? Que fait-on dire en général, la plupart du temps à l'œuvre étudiée ? Les mots du sujet collent-ils bien à l'œuvre? Conviennent-ils? Sonnent-ils mal entre eux et lorsqu'on les met en relation avec le sujet ? Auriez-vous dit les choses en ces termes? Les mots sont-ils excessifs? Justement trouvés? En deçà de la vérité? Quel est l'aboutissement naturel, i.e. sous-entendu du sujet si on le prend au pied de la lettre? Qu'est-on porté à croire? Un PRÉALABLE fondamental: définir & faire parler les termes du sujet Repérer le mot-clé, le nœud du sujet; si le sujet comprend deux mots-clés, engageant deux notions, deux idées, les examiner chacun pour lui-même puis étudier leur interaction (surenchère de l'un par l'autre? Concurrence? Opposition? Compatibilité?) Rechercher le sens des mots: installer une app-dictionnaire (Larousse, Le Robert) (payante) sur son smartphone ou sa tablette, ou un cd-rom du dictionnaire. Ou bien, chercher sur Le Littré numérisé et mis en ligne. Chercher l'étymologie, le sens premier/second, propre/figuré du mot, bref, étudier l'origine du mot, son historique, son évolution (glissement de sens éventuel dans l'usage etc.), et réfléchir à partir de ses éventuelles connotations (péjoratif vs laudatif). Pour aller plus loin, cette plateforme lexicale et morphologique, précise et maniable, générée par le CNRS: http://www.cnrtl.fr/definition/ Recenser les expressions toutes faites, locutions figées, tournures dans lesquelles le mot-clé repéré apparaît: quel sens donne-t-on alors au mot? Quel(s) sous-entendu(s)? Quelle(s) connotation(s)? NOTA BENE: cette réflexion sur les mots du sujet ne donnera pas, tel quel, un paragraphe en introduction. Elle permet de déclencher et diriger le questionnement. Ses résultats se retrouveront tout au long de votre raisonnement au fil de la dissertation. ASTUCE : Pour lancer le questionnement, récapituler comment on a compris l'œuvre étudiée, et se demander quelle question de dissertation on aurait, si l'on avait été concepteur de sujet de bac, donnée à ses élèves. Cette petite opération mentale permet de réactiver en soi l'interprétation que l'on a réalisée de l'œuvre et ce que l'on y a identifié de fondamental. Comment lire utilement un corrigé de dissertation?
- Poésie en 2nde (16e-17e s.): la satire des courtisans
Textes de la séquence Sur Olivier de MAGNY le texte l'explication de texte l'étude grammaticale (la négation) Sur Du BELLAY Lecture cursive proposée: Les Regrets (1558) Présentation du poète un doc ARTE TV Étude transversale la satire des courtisans dans les Regrets Entrée dans le texte par un repérage grammatical : les verbes cours mené en classe Question de grammaire pour entrer dans le texte Explication de texte Marc-Antoine PAPILLON de LAPHRISE Entrée dans le poème par la grammaire proposition de DS éléments de corrigé Étude du poème La FONTAINE: "la cour du lion" cours en classe: problématisation + repérages
- Le travail de commentaire: théorie & pratique
Les enjeux, moyens et évaluation du commentaire au niveau lycée. NOTA BENE. Certains aspects du document ci-dessous sembleront (vainement) stricts (-pour ne pas dire caricaturaux- : la contrainte (apparente, délibérée et forcée dans les injonctions) ne vise qu'à "instaurer des réflexes" (!). Peu à peu néanmoins, l'élève de plus en plus à l'aise, gagnera en marge de manœuvre et saura s'affranchir des cadres artificiellement rigides. L'esprit du commentaire: curiosité, esprit d'analyse, paranoïa utile (!), opportunisme (!!) ... Ne pas hésiter à TOUT questionner (ses propres impressions de lecture, d'abord, sans rien s'interdire), puis se forcer à tout examiner dans un texte (littéraire) lequel est ce qu'il dit, mais aussi ce qu'il veut dire, et même ce qu'il ne dit pas, i.e. ce qu'il dit bien (explicitement, intensément) et ce qu'il dit mal (peu, discrètement, tortueusement). Le bon littéraire se demandera sans cesse pourquoi, pour dire telle chose, on s'y est pris comme ceci et non pas comme cela, c'est-à-dire qu'il questionnera les alternatives possibles qui se sont présentées à l'auteur et interrogera les raisons du choix d'écriture retenu. Pour "faire parler le texte", tous les moyens sont bons (lexique, structure, ponctuation, typographie, rythme, contexte éventuellement, énonciation, etc.) au niveau 2nde maquette de questionnement/organisation du commentaire Au niveau 1ère Attentes de l'exercice Question Peut-on être personnel dans le commentaire, souvent ressenti comme un exercice formel ? Oh que oui! nos références, notre ton, notre rythme, nos partis-pris d'analyse (ce qui a accroché en premier notre regard ou bien le cap démonstratif que l'on se donne, plus ou moins polémique, plus ou moins subtil, plus ou moins tortueux...) en disent long sur nos tempéraments, sur notre formation et nos qualités. En 4 étapes, mise en œuvre d'un commentaire littéraire LIRE REPÉRER STRUCTURER RÉDIGER Le texte Ne pas hésiter à lire à haute voix pour s'imprégner des accents, de la coloration, de la tonalité, du rythme, des inflexions, des difficultés éventuelles (significatives!) du texte. Le repérage La structuration La rédaction Récap' en vue de l'examen
- Carnet de lecture
NOTA BENE Le carnet de lecture n'est pas permis à l'oral d'examen; afin de garantir l'égalité des conditions de l'examen à tous les candidats, aucun matériel personnel autre que les textes étudiés n'est toléré. Préconisations du Ministère La logique d'appropriation par les élèves par l'inspection de lettres d'Aix-Marseille Cf. http://www.pedagogie.ac-aix-marseille.fr/upload/docs/application/pdf/2020-10/presentation_du_carnet_de_lecture_par_florentina_gherman_ia_ipr_de_lettres.pdf Quelques idées pour se constituer un carnet formateur L'abord du livre, les impressions de lecture, les cogitations et traces d'après-lecture AVANT lecture: noter dans quel état d'esprit on s'est retrouvé à lire les premières pages (ce jour-là, quelle humeur, quel degré de motivation, quelles attentes...) Le paratexte: par quoi a-t-on commencé: le titre? La quatrième de couverture? L'enquête autour du livre: l'auteur? Réception du livre par la presse et le pubic à sa sa sortie? L'auteur a-t-il commenté son texte (traces de ses brouillons? Interviews? Correspondance?) PENDANT la lecture: Quels mots compliqués? Quels mots drôles ou marquants? Quel personnage a-t-on préféré / détesté? Aurait-on agi comme le héros? Oui/non, à quel moment de l'histoire? Quel extrait/épisode nous a le plus frappé/intéressé/bouleversé/ ennuyé, même et pourquoi ? Quelles phrases/expressions/répliques retenir de l'ouvrage? Consigner et se constituer un répertoire de citations. APRÈS la lecture: Peut-on imaginer une suite? Une adaptation au théâtre ou au cinéma? Quel texte pourrait faire écho? Quelle œuvre picturale, musicale, photographique pour illustrer le livre lu? Quelles questions aurait-on aimé pouvoir poser à l'auteur (sur la condition de son récit, la composition ou l'écriture de son ouvrage)? A-t-on compris pourquoi cet ouvrage nous a été conseillé par le prof? Comment se rattache-t-il à la séquence? L'aurais-je fait lire à des élèves? Si non, quel livre aurais-je fait lire à des lycéens, plutôt? Si je devais présenter l'ouvrage en 4 mn chrono, que dirais-je? M'enregistrer en mp3/mp4. Tenir son JOURNAL DE BORD avant / pendant / après la lecture Pour aller plus loin. Le carnet de lecture en débat http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2019/04/08042019Article636903044054236569.aspx
- Défendre son choix de lecture (1/2)
DM écrit + audio à partir de la LECTURE CURSIVE Niveau 2nde, en fin de première séquence J. du BELLAY, Les regrets (1558) fichier texte + audio via l’espace PRONOTE, ou par email . PARTIE ÉCRITE 10 pts Expliquez, justifiez et discutez le titre Les regrets Calibre conseillé : 3 p. max. Corrigé indicatif PARTIE ORALE 10 pts En 4mn, présenter et défendre son poème préféré du recueil. Joindre fichier vidéo ou mp3. Objectif & méthode Vers la première (oral d'EAF): défendre un point de vue, défendre un choix de lecture Comment préparer sa consultation, sa comparaison, son parti pris de lecture? Quels préalables? Quels outils? Quels outils numériques? Pour le fichier-texte http://www.openoffice.org/fr/ (gratuit) Pour le fichier-texte, aussi https://get.adobe.com/fr/reader/ Pour s'enregistrer en audio avec clyp https://clyp.it Sinon, audacity (gratuit) : https://audacity.fr Exemple présentation de l'exercice et mise en œuvre de l'oral Justification du parti-pris de lecture (8 mn: hors-délai !) Compétences évaluées · Expression (langue française à l’écrit ; clarté et débit de la voix à l’oral) · Justesse et pertinence des informations · Recours au texte · Qualité de la justification, arguments développés
- La dissertation (sur oeuvre) (réforme 2019)
On consultera, sur le site ministériel éduscol, les objectifs et le format de la dissertation sur œuvre, tels que les entend le Ministère. L'esprit de l'exercice La dissertation n'est en aucun cas un (simple) résumé de l'œuvre (dans sa signification littérale, par exemple l'intrigue d'un roman ou d'une pièce). Une bonne dissertation sur œuvre éclaire sous un autre jour les termes du sujet (à identifier, à reprendre, à manier, à questionner), une notion, un problème littéraire, mais elle doit aussi engager une lecture rétroactive de l'œuvre étudiée sur laquelle on s'appuie. Ce qui est évalué, c'est bien la pensée (progressive, hiérarchisée, approfondie) du candidat qui doit non pas admettre ou affirmer mais démontrer quelque chose à partir du sujet. C'est la dimension critique de la dissertation qui doit établir ce qu'elle dit, définir et redéfinir, mass aussi oser discuter, c'est-à-dire pointer des limites, des insatisfactions, des manques du sujet. Le candidat met en œuvre un raisonnement personnel, progressif et soutenu par des exemples empruntés à l'œuvre-support. Problématiser Il faudrait demander à nos collègues philosophes (et aux mathématiciens, aussi!) qui peuvent fournir des définitions affinées mais grosso modo, Raisonner = exercer sa raison en tant que capacité de démonstration et de déduction pour établir une affirmation tenue pour valide (et admise pour vraie). Cela requiert une analyse rigoureuse, et exige que l'on distingue des éléments, identifie des enjeux, établisse un ordre des opérations mentales (on se fixe un plan d'étude, qu'on annonce en introduction et qu'on suit rigoureusement). Il ne s'agit ni de juger l'auteur ou les personnages, ni de dire ce qu'on like ou pas, ni se rabattre sur l'actualité récente, ni de réciter le cours, ni de résumer l'œuvre. Une réflexion progressive Une bonne dissertation nous fait passer, comme toute réflexion intellectuelle, d'un point de départ (un certain état des lieux) à un point d'arrivée, un point d'aboutissement, bref à des résultats au terme de la copie. En français, ce qui est en plus requis, c'est que tout cela doit s'opérer en s'appuyant sur l'œuvre étudiée. OUI, la référence aux textes du parcours associé est possible mais c'est bien l'œuvre étudiée qui demeure le centre de gravité d'une dissertation sur œuvre. Tout doit s'y référer et servir son explication. Il faut faire dialoguer les mots du sujet (à identifier, expliciter, questionner) chacun pour lui-même et entre eux, avec l'œuvre-support. Problématiser = reformuler, questionner, critiquer = gamberger à ce que ça dit, ne dit pas, fait dire ou, dit autrement, à ce que ça suppose, ce que ça entraîne. J'ai entendu une fois une collègue de philo du lycée employer cette juste définition de la problémaisation, terme qui semble toujours barbares pour nombre de nos élèves, alors qu'elle est la clef d'une bonne dissertation : "poser des questions à la question". Se précipiter sur internet ou autre n'a aucun intérêt pendant le travail de dissertation sur œuvre. Rien ne remplace le travail de cogitation (dit autrement, de "gamberge") à partir du sujet, incompressible et qui, me concernant, me prend 50% du temps que je peux consacrer à un travail de dissertation (rédiger me prend ainsi bien moins de temps de comprendre le sujet et concevoir le cheminement intellectuel que je prendrai). C'est seul(e) face au sujet et dès le début, qu'il faut adopter une disposition mentale, en prenant le temps pour cela : se rendre tout à la fois accueillant (prendre le sujet pour ce qu'il dit, ne pas balayer sa légitimité ni ses significations), prudent (vérifier d'où l'on part, de quelle acception ou connotation du mot du sujet, de la notion on part) et méfiant (que voudrait-on nous faire dire? Le sujet est-il acceptable en l'état?) vis-à-vis du sujet posé. C'est de la profondeur, du détail, de la plasticité et de l'inventivité de vos questionnements que dépendent la qualité de la réflexion qui va servir d'ossature à toute la dissertation. On doit, pour chaque sujet de dissertation, commencer par lire la question posée, la relire, la reformuler au besoin et la décomposer, comme suit. Pourquoi le sujet en est-il venu à se poser? Que suppose le sujet posé ainsi? Que signifient en général, la plupart du temps, les mots du sujet? Que fait-on dire en général, la plupart du temps à l'œuvre étudiée ? Les mots du sujet collent-ils bien à l'œuvre? Conviennent-ils? Sonnent-ils mal entre eux et lorsqu'on les met en relation avec le sujet ? Auriez-vous dit les choses en ces termes? Les mots sont-ils excessifs? Justement trouvés? En deçà de la vérité? Quel est l'aboutissement naturel, i.e. sous-entendu du sujet si on le prend au pied de la lettre? Qu'est-on porté à croire? Un PRÉALABLE fondamental: définir & faire parler les termes du sujet Repérer le mot-clé, le nœud du sujet; si le sujet comprend deux mots-clés, engageant deux notions, deux idées, les examiner chacun pour lui-même puis étudier leur interaction (surenchère de l'un par l'autre? Concurrence? Opposition? Compatibilité?) Rechercher le sens des mots: installer une app-dictionnaire (Larousse, Le Robert) (payante) sur son smartphone ou sa tablette, ou un cd-rom du dictionnaire. Ou bien, chercher sur Le Littré numérisé et mis en ligne. Chercher l'étymologie, le sens premier/second, propre/figuré du mot, bref, étudier l'origine du mot, son historique, son évolution (glissement de sens éventuel dans l'usage etc.), et réfléchir à partir de ses éventuelles connotations (péjoratif vs laudatif). Pour aller plus loin, cette plateforme lexicale et morphologique, précise et maniable, générée par le CNRS: http://www.cnrtl.fr/definition/ Recenser les expressions toutes faites, locutions figées, tournures dans lesquelles le mot-clé repéré apparaît: quel sens donne-t-on alors au mot? Quel(s) sous-entendu(s)? Quelle(s) connotation(s)? NOTA BENE: cette réflexion sur les mots du sujet ne donnera pas, tel quel, un paragraphe en introduction. Elle permet de déclencher et diriger le questionnement. Ses résultats se retrouveront tout au long de votre raisonnement au fil de la dissertation. ASTUCE : Pour lancer le questionnement, récapituler comment on a compris l'œuvre étudiée, et se demander quelle question de dissertation on aurait, si l'on avait été concepteur de sujet de bac, donnée à ses élèves. Cette petite opération mentale permet de réactiver en soi l'interprétation que l'on a réalisée de l'œuvre et ce que l'on y a identifié de fondamental. Condition sine qua non : connaître l'œuvre A partir de la session des EAF 2020, au sein des épreuves écrites, la dissertation est une dissertation sur œuvre, c'est-à-dire qu'elle portera, non plus sur une grande question littéraire d'ensemble, mettant en jeu tout un genre ou toute une tradition littéraire, mais bien sur un support resserré, à savoir une des œuvres au programme, et sera à l'écrit, un des deux exercices au choix (commentaire OU dissertation), pendant 4 heures. Si le commentaire porte sur un texte peut-être inconnu du candidat (on peut espérer cependant, sur un texte issu du grand patrimoine littéraire francophone du 16e siècle à nos jours), la dissertation portera donc forcément sur un travail accompli pendant l'année scolaire: le candidat sérieux sera valorisé pour sa maîtrise de l'oeuvre. La dissertation se pratique, au bac écrit, SANS le livre. On pourra, afin de préparer des exemples à commenter dans sa copie, apprendre des citations de l'œuvre. Les deux présupposés de l'exercice et les deux conditions de sa réussite sont: une connaissance précise de l'œuvre, avec une capacité à en citer ou désigner des passages significatifs, pris comme appui ou illustration du raisonnement sur le sujet posé; une exploitation finement critique de la formulation du sujet: il faut faire parler les mots du sujet, voire étudier leurs présupposés mais aussi ce qu'ils sous-entendent et ce qu'ils impliquent. L'intégration des références à l'œuvre Citer ? La dissertation sur œuvre se doit se référer à l'œuvre, en pointant et en exploitant des passages précis (identifiables, aisés à retrouver) textuellement cités ou résumés, mais incorporés à l'étude ; on peut ainsi intégrer des formules éclairantes, des citations ciblées (pas de paragraphes entiers, des strophes entières ou des tartines de texte en revanche) et veiller à ce que l'utilisation de ces passages (des mots ou groupes de mots au plus, donc) soient intégrés avec fluidité dans le corps de votre propos: n'isolez pas artificiellement le texte cité. Se constituer un "stock" de références en vue de l'examen Le jour du bac, le candidat ne dispose pas de l'œuvre: seront avantagés ceux qui disposent d'une bonne mémoire ou se seront constitué, tout au long de l'année scolaire, un répertoire de citations brèves, pertinentes, aisément réutilisables, bref se seront constitué un un stock de références et citations, tout prêt à l'emploi, dans un coin de sa mémoire, qui comporterait des formules-clés et des formules éclairantes sur l'œuvre ou des dimensions de l'œuvre littéraire étudiée (par exemple organisé par thèmes présents dans l'œuvre, ou bien texte par texte, extrait après extrait étudié...). On conseille par exemple aux élèves de première, directement concernés par l'exercice de dissertation sur œuvre au bac, de se constituer au fil ou au terme de chaque séquence un recueil de citations, sous forme de carnet de lecture, ou, à à partir des textes étudiés, sous forme de padlet ou équivalent, dont j'ai fourni ici un exemple: https://www.lydiablanc.fr/post/réviser-montaigne Pour quel rendu ? Cf. sur mon site des exemples de dissertation sur œuvre traités: https://www.lydiablanc.fr/post/la-dissertation-sur-oeuvre-exemples mais également https://www.lydiablanc.fr/post/e-copies (en fin de page web, des exemples de bonnes copies de dissertations sur œuvre comme on les attend désormais au bac) qui ont su intégrer des exemples à leur raisonnement. Conventions rédactionnelles et architecture du devoir Inchangées par rapport à ce qui se pratiquait et se préparait au lycée jusqu'à présent: un propos intégralement rédigé, c'est-à-dire qui fait disparaître toutes les marques du brouillon, du plan et tout signe mathématique (sauf numéros de vers, lignes et dates) ou toute abréviation. Un propos général et adoptant un ton neutre et expert au moyen d'une langue soignée. On évitera ainsi la posture subjective (première personne du singulier "je" à proscrire: on préférera le ton objectif d'un "on" ou "nous" de modestie ou "il" impersonnel dans "il s'agira de..."). On se gardera de tout jugement personnel sur l'auteur ou sur l'œuvre: "l'auteur a bien fait de..." , "le texte va trop loin en affirmant que...", "le poème, très réussi, ...". On pensera enfin à adapter son niveau de langue à cette qualité d'analyste-expert du texte visée: pas de "l'auteur en fait des tonnes" qui pourra être exprimé ainsi: "l'auteur ne ménage pas ses effets" ou "L'auteur procède par hyperbole et insiste sur...". ÉTAPES du devoir En introduction, on présentera le mot-clé ou la notion-clé (exprimée ou sous-entendue) du sujet, éventuellement l'historique de la notion reprendre la question = la problématiser: il s'agit là, étape cruciale, de "poser des questions à la question", faire parler le sujet (en détecter les nœuds, les zones d'intérêt); puis son plan prévisionnel (grandes parties: deux ou trois), dans ses grandes lignes (on gardera la détail de la mise en œuvre pour le développement). Au développement, aisément repérable (saut de ligne avant, saut de ligne après) à l’œil nu: on veillera à ménager ample, étayé, et progressif au moyen de sous-parties (repérables au moyen d'un alinéa au début du paragraphe) au sein d'un devoir aéré (ne pas hésiter à sauter des lignes, mais seulement quand c'est nécessaire, par exemple pour isoler le développement central). On pensera à placer les éléments forts de son raisonnement ou plus originaux, voire polémiques, en fin de développement. Chaque lancement de grande partie (= prenant la forme d'un titre dans le brouillon: vos I, II, III éventuel) devra contenir le mot-clé et jouer avec (le renforcer, le contredire, le prendre comme point de départ, le redéfinir). Ne pas oublier de fréquemment reprendre le mot-clé du sujet: on part de ce mot-clé et on revient toujours à ce mot-clé, véritable point névralgique du sujet. C'est dans le développement qu'il faut justifier ses affirmations par des recours au texte (pour un devoir en six sous-parties, cela fait au moins six références ciblées à un passage de l'œuvre, passage expliqué, exploité, mis au service d'une étape de notre raisonnement. Ce passage peut-être littéralement cité (pour ceux qui sont dotés d'une bonne mémoire!) ou simplement évoqué, mais alors avec un bon degré de précision tout de même. La règle est qu'on ne dit rien de gratuit. Ce qu'on dit, on a des raisons de le dire, et on en retrouve une illustration dans l'œuvre étudiée support du sujet posé. On peut aussi, dans une moindre mesure, faire référence au parcours associé pour apporter une preuve supplémentaire. Idem des œuvres de lectures cursives, qui peuvent aussi faire office de références extérieures aptes à valoriser une étude d'œuvre en offrant des points de comparaison ponctuelle. La conclusion, en deux sous-parties: fait le point sur l'avancée de la pensée, résume les grands étapes du cheminement suivi (= phase-bilan): On veillera au chemin parcouru du point de départ (la doxa, les idées reçues, les évidences de départ d'abord suscitées par le sujet) jusqu'au point d'arrivée (ce que notre raisonnement a mis à jour). Une dissertation réussie permet toujours de dépasser les mots de départ du sujet pour les re-définir au bout du compte. puis ouvre la perspective (= ouverture) en tentant de poser le même problème à une autre œuvre littéraire ou un autre art (= exemple supplémentaire, inédit, 'extérieur' rapidement commenté pour en prouver la pertinence). Comme toujours, on veillera à ce que la référence (à une œuvre voire à une pensée critique, à un commentaire de spécialiste), soit bien calibrée (ni trop floue ni trop développée), valorisante (pas de référence opportuniste à l'actualité et la vie des médias, pas de référence trop générationnelle ou considérée comme trop grand public), transmissible (à quoi bon une référence à un domaine culturel inconnu ? - ex. référence à un écrivain moldave du 19e siècle ... certes mais n'y avait-il pas plus évident et percutant ?). On évitera donc la question trop ouverte ("Et on se peut se demander quel est le destin de l'homme." - Hum hum ...) (Des générations de philosophes ont déjà essayé, sans réponse !) ou trop évidente ("On pourra se demander si dans le roman aussi il n'existe pas d'anti-héros.") (question déjà résolue à laquelle un minimum de culture répond déjà sans ambiguïté: oui, il y en a, et plein!). EXEMPLE de mise en œuvre conforme FAQ Euh... l'intérêt d'une dissertation? Montrer, au fond, que l'œuvre lue et étudiée, est complexe, originale, intéressante, que c'est une œuvre de qualité (qui justifie d'être donnée à étudier à des lycéens capables de comprendre, évidemment.) Une bonne dissertation montre toujours qu'au-delà de son sens littéral, une œuvre littéraire est riche de sa complexité et de ses implications. Quels critères d'évaluation pour une copie de dissertation? La bonne prise en compte des termes du sujet, qui ne doivent ni être évacués ni sous-estimés, ni être aveuglément approuvés ou pris pour acquis. Il ne faut pas hésiter à chercher leur signification dans des dictionnaires et évaluer ce qu'ils veulent dire, comment ils sont d'ordinaire employés, s'ils se rattachent à un champ sémantique ou à un contexte particulier, s'ils font encore écho ou pas, s'ils sont obscurs ou pas, imagés ou pas... (cela est à évaluer et commenter au besoin!) etc. La bonne connaissance d'une œuvre lue, comprise, étudiée. La qualité rédactionnelle (langue française, syntaxe, style, précision et justesse du vocabulaire), La fluidité et la logique d'un raisonnement (attention aux répétitions ou incohérences), l'originalité et la profondeur d'une réflexion personnelle critique sur une œuvre littéraire. Savoir exploiter le moindre aspect de l'œuvre, faire parler des exemples, aller au-delà du sens littéral sont des atouts. Y a-t-il un plan-type ? Non, il y a autant de plans que de visions de la question posée et que de manières de voir et analyser une oeuvre. Néanmoins, il serait idiot de balayer d'emblée le sujet tel qu'il est posé (ce qu'il dit, ce qu'il sous-entend, ce qu'il implique) parfois formulé au moyen d'une citation (de critique ou spécialiste universitaire) et on attend quand même de tous les candidats qu'ils commencent (dans une première grande partie) par justifier les termes du sujet, pour en questionner ensuite les limites voire les impasses. Il y a donc quand même des zones attendues mais pas "passages (strictement) obligés" dans une dissertation. Et si je ne pense pas "comme le correcteur de bac"? Le correcteur a peut-être une vision du sujet et une lecture de l'œuvre, mais rien ne dit qu'elle soit immuable (elle peut varier avec le temps au gré de ses relectures) (cela nous arrive à tous de varier ou affiner un premier avis sur une œuvre au fil de nos relectures ou re-visionnages au tout simplement au regard de notre expérience, en mûrissant et en vieillissant). Le correcteur a l'obligation morale et déontologique (c'est l'essence-même de son métier) de valoriser la réflexion des élèves, son métier n'est pas d'imposer sa vision aux élèves. Le correcteur espère même sans doute au fond de lui, que le regard des candidats va lui apporter des choses qu'il n'avait pas vues ou avait sous-estimées. Le correcteur souhaite trouver matière à stimulation intellectuelle dans ses copies (et cela arrive plus qu'on ne croit, car un cerveau de 17 ans a des choses à dire !) Et si je pense n'avoir pas assez de culture ? La culture, ça se construit, au fil des cours, des documents et annexes de cours (cf. sur ce site, voir sur PRONOTE aussi où des documents additionnels sont joints à chaque séance du cahier de textes, voir le manuel scolaire...). Le professeur fournit des références, des documents photocopiés ou mis en ligne, qui sont toujours des suggestions qui augmentent une culture générale et littéraire et à très court terme, doivent enrichir notre étude de telle ou telle œuvre. Il revient aux élèves de savoir ces occasions chaque fois qu'elles se présentent, sous la forme la plus minime comme une référence, un nom propre ou un titre d'œuvre fourni en classe et écrit au tableau.
- EAF 2021
Réviser les exercices écrit (commentaire, dissertation), oral (lecture, présentation d'oeuvre) point METHODE Conditions, déroulement des épreuves faisant suite aux aménagements par décision ministérielle d'avril-mai 2021 cf. tout sur l'oral du bac de français NOTA BENE Nouvelle modification au 03/06/2021, concernant les oraux des EAF ("bac de français"), https://www.education.gouv.fr/bo/21/Hebdo22/MENE2116952N.htm et plus précisément, concernant la seconde partie de l'oral, l'œuvre choisie (celle défendue par le candidat, intégrale ou cursive) ne sera laissée à sa disposition que pour l'entretien (comprendre: la seconde partie de la seconde partie de l'épreuve, d'une durée de 5 mn). Pendant la présentation proprement dite par le candidat (3 mn), pour citer un passage du texte, ce sera donc, si le candidat y tient, de mémoire ... S'agissant de la partie de l'épreuve orale dédiée à la présentation de l’œuvre choisie par le candidat, ce dernier pourra disposer de l'ouvrage qu'il aura apporté avec lui pendant l'entretien avec l'examinateur. Annales 2020 sujet tombé en centre DOM-TOM, Nlle Calédonie, 2020 commentaire: roman dissertation: poésie Annales 2021 avec aménagements COVID: dédoublement des sujets proposés aux candidats * en évidence: les œuvres étudiées cette année avec mes classes. * Double sujet Washington 2021 Double sujet Liban 2021 Sujet métropole juin 2021 Premières impressions (généralités) sur les sujets (série générale) Le texte de FLAUBERT que j'avais en tête en planchant sur PEREC : Conseils de révisions Recommandations aux candidats par le Rectorat d'Aix-Marseille en vue des oraux de juin 2021
- 'Vendredi ou les limbes du Pacifique'
Le groupement de textes introductif le fantasme de l'île déserte et du "Paradise lost" L'auteur Michel TOURNIER parle de son roman L'auteur et le refus des mausolées Hommage par R. Enthoven L'œuvre Les 3 extraits étudiés Etude de l'incipit Etude du chapitre 9 Comparaison incipit/excipit cours du 02/06/2021 Le cours réalisé en classe (durée: 1h) Etude transversale textes sur "le végétal" dans le roman synthèse rapide Evaluations Le DM obligatoire de commentaire de texte à rendre Annexe. Le Robinson de Patrick CHAMOISEAU Sujet du DM de commentaire pour le 12.05.2021 Dissertation sur œuvre obligatoire DISSERTATION. Dans quelle mesure le roman étudié, Vendredi ou les limbes du Pacifique, est-il, comme l’affirme Patrick CHAMOISEAU, l’histoire d’une « humanisation » ?
- Programmation annuelle 2020-'21
En 2nde et 1e Pour mes classes de première (104, 107) et seconde (215), ci-dessous le planning des oeuvres (à acheter, dans l'ordre prévisionnel de leur étude en classe) et l'armature du calendrier des évaluations (s'y ajouteront devoirs de grammaire etc.). Les hyperliens actifs permettent également d'aborder les oeuvres. Pour rappel, le cadrage ministériel définissant les programmes applicables au lycée depuis la Réfome 2019 des programmes est disponible : pour la seconde : https://cache.media.eduscol.education.fr/file/SP1-MEN-22-1-2019/92/8/spe575_annexe1_1062928.pdf pour la première : https://cache.media.eduscol.education.fr/file/SP1-MEN-22-1-2019/93/0/spe575_annexe2_1062930.pdf et https://www.education.gouv.fr/bo/20/Hebdo18/MENE2009217N.htm LES TEXTES PROGRAMMATION ANNUELLE, classes de mme BLANC, 2020-'21 Extraits pré-découpés, 1e & 2nde Les élèves, et en particulier ceux de première, auront à cœur, dans la mesure du possible, de se procurer les livres dans les éditions conseillées pour les présenter le jour de l'oral et pouvoir les feuilleter et consulter avec leur examinateur. A défaut, ils pourront se doter d'un porte-vues contenant les extraits ciblés, c'est-à-dire délimités par le professeur et expliqués en classe. Il revient alors aux élèves : d'imprimer les textes (recto A4, vierges de toute annotation) et de les ranger dans l'ordre des séquences étudiées ou bien de générer des dossiers virtuels (accessibles même hors connexion) pour, à tout moment, en disposer sur la tablette (fournie par la Région Sud). Quel que soit le biais d'accès choisi, chaque élève aura forcément les textes et documents relatifs à la séquence de cours concernée. en première, consultables et téléchargeables au format pdf : https://www.dropbox.com/sh/sn1v1l8ug64onan/AAC8vD8eQ8BjOFGQL8t7cgYQa?dl=0 en seconde, consultables et téléchargeables au format pdf: https://www.dropbox.com/sh/uxpzle2oensb347/AADqYcZvpZNgSBItrWDCb9iQa?dl=0 LES EVALUATIONS Les élèves ont des évaluations qui correspondent aux compétences acquises et sanctionnées en lycée, selon les nouveaux programmes (Réforme '19): commentaire dissertation sur œuvre oral grammaire Sujets des DM de commentaire littéraire, 1e & 2nde NOTA BENE Les sujets de dissertation figurent dans le récap' de la programmation annuelle (supra). Les sujets de commentaire sont en revanche à récupérer (hyperlien public sur Dropbox puis téléchargement de chaque fichier au format pdf), niveau par niveau, ci-dessous: en première : https://www.dropbox.com/sh/1zdmyy8t0s6wk00/AAC4PVgcVkVAnszhZ2NjZkPaa?dl=0 en seconde : https://www.dropbox.com/sh/v4lj08oahed3czx/AAAVqxUb-jogvtR9hnbx33Eba?dl=0 Les séquences avec les programmations séquentielles et les documents & annexes de cours dans l'ordre chronologique de leur étude au fil de 2020/21 première la littérature d'idées, MONTAIGNE, notre monde vient d'en trouver un autre le roman, Madame de la LA FAYETTE, individu, morale et société la poésie, APOLLINAIRE, Modernité poétique? le théâtre: JM LAGARCE, Crise personnelle, crise familiale seconde la poésie du Moyen-âge au 18e, une forme faussement fixe, le sonnet (16e-17e s.) la littérature d'idées 19e-20e s., la pauvreté, rentable en art? le théâtre, la tragédie au 17e s. RACINE; la tragédie au 20e s. CAMUS; le théâtre, le drame romantique, DUMAS le récit, voyager entre enfer et paradis : VOLTAIRE; Michel TOURNIER
- Un drame romantique "La tour de Nesle"
Le romantisme un exemple en peinture: DELACROIX, 1827 (i.e. peu de temps avant le texte de DUMAS) cf. https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/la-mort-de-sardanapale Document préparatoire, support de la réflexion l'espace scénique au théâtre: moyens du dramaturge, statut du spectateur Le drame romantique Présentation du drame romantique: cadres & principes Du drame au mélodrame par Fl. NAUGRETTE Alexandre Dumas Analyse d'un portrait photo par Claude SCHOPP (éd. de la Tour de Nesle en folio Gallimard) https://histoire-image.org/fr/etudes/portraits-alexandre-dumas Sur les traces de l'auteur Une biographie dynamique et alerte, par LE spécialiste du Romantique dumassien, Sylvain LEDDA Programmation séquentielle pour un travail en semi-autonomie en période d'enseignement hybride Le héros romantique sur scène groupement préparatoire Les extraits sélectionnés, supports de cours Entraînement à la lecture à haute voix Sélectionnez un des neuf extraits (réplique, tirade ou monologue) ci-dessous et présentez-en la lecture expressive et significative à l'oral en classe. Texte complémentaire: Lucrèce Borgia (Prêt.e pour un jeu des 7 différences?) Quel texte vous semble dépeindre l'héroïne déchue la plus marquante/émouvante/convaincante ? Résultat du comparatif (c'est UNE réponse possible): Devoir de commentaire (entrainement facultatif) pour le 24/03/'21 Et son corrigé
- L'écrit au bac
Depuis 2019, la question se pose à l'écrit, en filière générale, du choix de l'exercice en 4 heures: dissertation sur œuvre ou commentaire. Nota bene 1. Le candidat ne dispose pas des œuvres pendant l'épreuve. 2. Le sujet comporte deux parties distinctes (portant sur deux objets d'étude différents) pour un seul exercice à choisir: commentaire ou dissertation. Différences entre commentaire/dissertation 1/2 - Le commentaire ATTENTION: commenter n'est pas résumer, et analyser n'est pas raconter le texte ! Quelques préalables: repérer, désigner, exploiter les mots-clés de l'analyse en français; Que sous-entendent les notions en français? Comment se répondent-elles les unes aux autres? pour démarrer un commentaire de texte: les 10 questions de base à poser à tout texte littéraire; Comment approfondir sa remarque et amplifier son propos? Comment donner sens à l'observation? (Ce dernier pdf examine toutes les questions et sous-questions enchaînées à se poser, en vérifiant, hypothèse après hypothèse, si notre simple remarque peut s'interpréter et s'insérer dans un projet de lecture global. ) La problématique d'un commentaire (écrit) Trouver une problématique de commentaire et se former à l'art du commentaire; Une problématique doit être : - unique (une seule question, sur un seul aspect, ample mais unique), (pas de "en quoi le texte est-il d'abord comique puis ensuite tragique?" mais plutôt "en quoi la tonalité du texte est-elle ambiguë?"; - spécifique: adaptée à ce texte en particulier (pas de "en quoi le texte est-il typique d'un extrait de roman?" or on peut imaginer que tous les extraits d'un roman sont, dans la majorité des cas, typiques d'une narration romanesque !) - simple, accessible (ni jargon ni technicisme abscons) (au lieu de "En quoi le texte est-il épidictique?", on demandera plus simplement: "en quoi le texte est-il critique?") - littéraire (de façon à questionner des moyens d'écriture en fonction de fins esthétiques). Cela signifie: pas de questionnement psy sur les personnages: "en quoi le personnage est-il malheureux?" devenant plutôt "comment, en quoi le pathos gagne-t-il tout le texte?"); bref, il s'agit d'adopter un regard d'analyste littéraire, d'expert littéraire. On évitera aussi le questionnement en forme de jugement de valeur péremptoire: "en quoi le personnage a-t-il tort?" qui avec le recul de l'expert en littérature, deviendra plutôt: "en quoi le personnage devient-il anti-héros?" Les 4 étapes d'un commentaire à partir d'un texte littéraire à lire attentivement, il s'agira de dégager des points d'analyse (= le brouillon) puis d'élaborer un plan, pour finaliser la rédaction intégrale du commentaire. Suivant ce schéma, l'exemple pris (excipit de Jan Karski, par Yannick HAENEL, Gallimard, 2009) nous permet d'obtenir les 4 phases: cf. https://www.lydiablanc.fr/post/le-travail-de-commentaire-théorie-pratique 2/2 - La dissertation sur œuvre Recommandations officielles On consultera, sur le site ministériel éduscol, les objectifs et le format de la dissertation sur œuvre, tels que les entend le Ministère. C'est dans cet esprit qu'il faudra désormais envisager l'exercice. Généralités sur la dissertation nouvelle formule A partir de la session des EAF 2020, au sein des épreuves écrites, la dissertation est une dissertation sur œuvre, c'est-à-dire qu'elle portera, non plus sur une grande question littéraire d'ensemble mettant en jeu tout un genre ou toute une tradition littéraire, mais bien sur un support resserré, à savoir une des œuvres au programme, et sera à l'écrit, un des deux exercices au choix (commentaire OU dissertation), pendant 4 heures. Si le commentaire porte sur un texte peut-être inconnu du candidat (on peut espérer cependant, sur un texte issu du grand patrimoine littéraire francophone du 16e siècle à nos jours), la dissertation portera donc forcément sur un travail accompli pendant l'année scolaire: le candidat sérieux sera valorisé pour sa maîtrise de l'œuvre. La dissertation se pratique au bac écrit sans le livre. La dissertation requiert donc une connaissance fine de l'œuvre: son déroulement, son fonctionnement, sa signification. On pourra, afin de préparer des exemples à commenter dans sa copie, apprendre des citations de l'œuvre. Les deux présupposés de l'exercice et les deux conditions de sa réussite sont: une connaissance précise de l'œuvre, avec une capacité à en citer ou désigner des passages significatifs, pris comme appui ou illustration du raisonnement sur le sujet posé; une exploitation finement critique de la formulation du sujet: il faut faire parler les mots du sujet, voire étudier leurs présupposés mais aussi ce qu'ils sous-entendent et ce qu'ils impliquent. La structure de la dissertation reste inchangée par rapport à ce qui se pratiquait et se préparait au lycée jusqu'à présent: un propos intégralement rédigé, c'est-à-dire qui fait disparaître toutes les marques du brouillon, du plan et tout signe mathématique (sauf numéros de vers, lignes et dates) ou toute abréviation. Un propos général et adoptant un ton neutre, expert au moyen d'une langue soignée. On évitera ainsi la posture subjective (première personne du singulier "je" à proscrire: on préférera le ton objectif d'un "on" ou "nous" ou "il" impersonnel dans "il s'agira de..."). On se gardera de tout jugement personnel sur l'auteur ou sur l'œuvre: "l'auteur a bien fait de..." , "le texte va trop loin en affirmant que...", "le poème, très réussi, ...". On pensera enfin à adapter son niveau de langue à cette qualité d'analyste-expert du texte visée: pas de "l'auteur en fait des tonnes" qui pourra être exprimé ainsi: "l'auteur ne ménage pas ses effets" ou "L'auteur procède par hyperbole et insiste sur...". UN PRÉALABLE fondamental: définir & faire parler les termes du sujet Repérer le mot-clé, le nœud du sujet; si le sujet comprend deux mots-clés, engageant deux notions, deux idées, les examiner chacun pour lui-même puis étudier leur interaction (surenchère de l'un par l'autre? Concurrence? Opposition? Compatibilité?) Rechercher le sens des mots: installer une app-dictionnaire (Larousse, Le Robert) (payante) sur son smartphone ou sa tablette, ou un cd-rom du dictionnaire. Ou bien, chercher sur Le Littré numérisé et mis en ligne. Chercher l'étymologie, le sens premier/second, propre/figuré du mot, bref, étudier l'origine du mot, son historique, son évolution (glissement de sens éventuel dans l'usage etc.), et réfléchir à partir de ses éventuelles connotations (péjoratif vs laudatif). Pour aller plus loin, cette plateforme lexicale et morphologique générée par le CNRS: http://www.cnrtl.fr/definition/ Recenser les expressions toutes faites, locutions figées, tournures dans lesquelles le mot-clé repéré apparaît: quel sens donne-t-on alors au mot? Quel(s) sous-entendu(s)? Quelle(s) connotation(s)? NOTA BENE: cette réflexion sur les mots du sujet ne donnera pas, tel quel, un paragraphe en introduction. Elle permet de déclencher et diriger le questionnement. Ses résultats se retrouveront tout au long de votre raisonnement au fil de la dissertation. ASTUCE: Pour lancer le questionnement, récapituler comment on a compris l'œuvre étudiée, et se demander quelle question de dissertation on aurait, si l'on avait été concepteur de sujet de bac, donnée à ses élèves. Cette petite opération mentale permet de réactiver en soi l'interprétation que l'on a réalisée de l'œuvre et ce que l'on y a identifié de fondamental. ÉTAPES du devoir de DISSERTATION En introduction, on présentera le mot-clé ou la notion-clé (exprimée ou sous-entendue) du sujet, éventuellement l'historique de la notion puis son plan prévisionnel (grandes parties: deux ou trois). Au développement, aisément repérable (saut de ligne avant, saut de ligne après) à l’œil nu: on veillera à ménager ample, étayé, et progressif au moyen de sous-parties (repérables au moyen d'un alinéa au début du paragraphe) au sein d'un devoir aéré (ne pas hésiter à sauter des lignes, mais seulement quand c'est nécessaire, par exemple pour isoler le développement central). On pensera à placer les éléments forts de son raisonnement ou plus originaux, voire polémiques, en fin de développement. Chaque lancement de grande partie (= prenant la forme d'un titre dans le brouillon: vos I, II, III éventuel) devra contenir le mot-clé et jouer avec (le renforcer, le contredire, le prendre comme point de départ, le redéfinir). Ne pas oublier de fréquemment reprendre le mot-clé du sujet: on part de ce mot-clé et on revient toujours à ce mot-clé, véritable point névralgique du sujet. C'est dans le développement qu'il faut justifier ses affirmations par des recours au texte (pour un devoir en six sous-parties, cela fait au moins six références ciblées à un passage de l'oeuvre, passage expliqué, exploité, mis au service d'une étape de notre raisonnement. Ce passage peut-être littéralement cité (pour ceux qui sont dotés d'une bonne mémoire!) ou simplement évoqué, mais alors avec un bon degré de précision tout de même. La règle est qu'on ne dit rien de gratuit.Ce qu'on dit, on a des raisons de le dire, et on en retrouve une illustration dans l'oeuvre étudiée support du sujet posé. On peut aussi, dans une moindre mesure, faire référence au parcours associé pour apporter une preuve supplémentaire. Idem des œuvres de lectures cursives, qui peuvent aussi faire office d'ouvertures de la perspective en fin de devoir. La conclusion se composera ainsi de deux sous-parties: fait le point sur l'avancée de la pensée, résume les grands étapes du cheminement suivi (= phase-bilan): On veillera au chemin parcouru du point de départ (la doxa, les idées reçues, les évidences de départ d'abord suscitées par le sujet) jusqu'au point d'arrivée (ce que notre raisonnement a mis à jour). Une dissertation réussie permet toujours de dépasser les mots de départ du sujet pour les re-définir au bout du compte. puis ouvre la perspective (= ouverture) en tentant de poser le même problème à une autre oeuvre littéraire ou un autre art (= exemple supplémentaire, inédit, 'extérieur' rapidement commenté pour en prouver la pertinence). Comme toujours, on veillera à ce que la référence (à une œuvre voire à une pensée critique, à un commentaire de spécialiste), soit bien calibrée (ni trop floue ni trop développée), valorisante (pas de référence opportuniste à l'actualité et la vie des médias, pas de référence trop générationnelle ou considérée comme trop grand public), transmissible (à quoi bon une référence à un domaine culturel inconnu ? - ex. référence à un écrivain moldave du 19e siècle ... certes mais n'y avait-il pas plus évident et percutant ?). On évitera donc la question trop ouverte ("Et on se peut se demander quel est le destin de l'homme." - Hum hum ...) (Des générations de philosophes ont déjà essayé, sans réponse !) ou trop évidente ("On pourra se demander si dans le roman aussi il n'existe pas d'anti-héros.") (question déjà résolue à laquelle un minimum de culture répond déjà sans ambiguïté: oui, il y en a, et plein!) FAQ sur la dissertation Euh... l'intérêt d'une dissertation? Montrer, au fond, que l'oeuvre lue et étudiée, est complexe, originale, intéressante, que c'est une oeuvre de qualité (qui justifie d'être donnée à étudier à des lycéens capables de comprendre, évidemment.) Une bonne dissertation montre toujours qu'au-delà de son sens littéral, une œuvre littéraire est riche de sa complexité et de ses implications. Quels critères d'évaluation pour une copie de dissertation? La bonne prise en compte des termes du sujet, qui ne doivent ni être évacués ni sous-estimés, ni être aveuglément approuvés ou pris pour acquis. Il ne faut pas hésiter à chercher leur signification dans des dictionnaires et évaluer ce qu'ils veulent dire, comment ils sont d'ordinaire employés, s'ils se rattachent à un champ sémantique ou à un contexte particulier, s'ils font encore écho ou pas, s'ils sont obscurs ou pas, imagés ou pas... (cela est à évaluer et commenter au besoin!) etc. La bonne connaissance d'une oeuvre lue, comprise, étudiée. La qualité rédactionnelle (langue française, syntaxe, style, précision et justesse du vocabulaire), La fluidité et la logique d'un raisonnement (attention aux répétitions ou incohérences), l'originalité et la profondeur d'une réflexion personnelle critique sur une œuvre littéraire. Savoir exploiter le moindre aspect de l'œuvre, faire parler des exemples, aller au-delà du sens littéral sont des atouts. Y a-t-il un plan-type ? Non, il y a autant de plans que de visions de la question posée et que de manières de voir et analyser une œuvre. Néanmoins, il serait idiot de balayer d'emblée le sujet tel qu'il est posé (ce qu'il dit, ce qu'il sous-entend, ce qu'il implique) parfois formulé au moyen d'une citation (de critique ou spécialiste universitaire) et on attend quand même de tous les candidats qu'ils commencent (dans une première grande partie) par justifier les termes du sujet, pour en questionner ensuite les limites voire les impasses. Il y a donc quand même des zones attendues mais pas "passages (strictement) obligés" dans une dissertation. Et si je ne pense pas "comme le correcteur de bac"? Le correcteur a peut-être une vision du sujet et une lecture de l'œuvre, mais rien ne dit qu'elle soit immuable (elle peut varier avec le temps au gré de ses relectures) (cela nous arrive à tous de varier ou affiner un premier avis sur une œuvre au fil de nos relectures ou re-visionnages au tout simplement au regard de notre expérience, en mûrissant et en vieillissant). Le correcteur a l'obligation morale et déontologique (c'est l'essence-même de son métier) de valoriser la réflexion des élèves, son métier n'est pas d'imposer sa vision aux élèves. Le correcteur espère même sans doute au fond de lui, que le regard des candidats va lui apporter des choses qu'il n'avait pas vues ou avait sous-estimées. Le correcteur souhaite trouver matière à stimulation intellectuelle dans ses copies (et cela arrive plus qu'on ne croit, car un cerveau de 17 ans a des choses à dire !) Et si je pense n'avoir pas assez de culture ? La culture, ça se construit, au fil des cours, des documents et annexes de cours (cf. sur ce site, voir sur PRONOTE aussi où des documents additionnels sont joints à chaque séance du cahier de textes, voir le manuel scolaire...). Le professeur fournit des références, des documents photocopiés ou mis en ligne, qui sont toujours des suggestions qui augmentent une culture générale et littéraire et à très court terme, doivent enrichir notre étude de telle ou telle œuvre. Il revient aux élèves de savoir ces occasions chaque fois qu'elles se présentent, sous la forme la plus minime comme une référence, un nom propre ou un titre d'œuvre fourni en classe et écrit au tableau. Un exemple de dissertation sur œuvre traitée A partir de APOLLINAIRE, Alcools (parcours associé: "Modernité poétique?") Exemple de sujet de dissertation: A propos de Baudelaire, Walter Benjamin avait écrit : « Cette poésie n’est pas un art local, le regard que l’allégoriste pose sur la ville est au contraire le regard du dépaysé. » (Walter Benjamin, « Paris, capitale du XIXe siècle » [extraits], in Œuvres, III, Folio/Essais, Paris, Gallimard, 2000.) Lire Alcools est-ce aussi devenir ce flâneur dépaysé? Sujet traité (rédigé): Apollinaire est un poète du voyage, de la flânerie, de la promenade, qu’elle se fasse en avion, en barque ou à pied, à en lire Alcools. Sa déambulation dans Paris semble cartographiable : il s’agit de passer par Auteuil, de longer les bords de Seine, de méditer près du « Pont Mirabeau ») ou de frémir aux abords de l’inquiétante prison de la Santé qui donne son nom à un poème de la fin du recueil ; nous serions en territoire connu, au moins au plan géographique. Est-ce à dire que dans Alcools, tout nous y serait familier ? ou Dépaysant ? Peut-on aller jusqu’à parler de « non-lieux » dans Alcools ? Quant à celui qui y déambule, sait-il bien dans quoi il s’aventure ? On pourrait ainsi avec Walter Benjamin qui appliquait le vocable à Baudelaire, se demander si Alcools est un recueil fait pour nous donner des repères ou nous en faire perdre. Avec Apollinaire et Alcools, sommes-nous dans une poésie qui dépayse, balise ou re-payse ? Nous verrons en quoi ce recueil a de quoi nous égarer, puis qu’il est faussement exotique, pour enfin, considérer l’espace modifié qu’il nous fait parcourir, et de là, quel lecteur renouvelé il fait de nous. Voyons d’abord comment Alcools nous déstabilise et nous délocalise, pour nous sortir d’un territoire poétique connu. Au plan formel d’abord, pas de ponctuation dans Alcools, même quand la grammaire en exigerait une : ainsi, une apposition au sujet réclame une virgule entre le nom et son apposé : « l’ours et le singe animaux sages ». La forme, très variable, très instable, ne nous laisse prendre aucune habitude de lecture : suite de distiques dans « La Loreley », enchaînement de trois quatrains dans « Les Colchiques », sizain de « Mes amis m’ont enfin avoué… » … et vers libres de « Zone » ou de « Vendémiaire », sans plus aucune forme fixe ou régulière susceptible d’être discernée. Rimes embrassées dans « les sept épées » ou « L’ermite », vs rimes croisées dans « Clotilde » ou simples échos sonores dans « La chanson du mal aimé » … Le lecteur doit s’attendre à toutes les configurations sonores. Au plan des thèmes abordés, Apollinaire ose imposer des images peu propices à la rêverie ou la contemplation : ainsi les vaches qui paissent dans le pré vénéneux des « Colchiques » ne répondent pas à la définition traditionnelle du lyrisme bucolique ou des méditations géorgiques. Par ailleurs, les références à une contemporanéité très technique comme les « avions », la métallique « tour Eiffel », la ferraille des « bidons » ou le dérisoire des « prospectus » semblent à mille lieues des motifs poétiques traditionnels défenseurs d’une beauté consensuelle et figée. Parallèlement à ce dépaysement lexical, formel, stylistique, prosodique et thématique, le recueil joue sur des effets de familiarité : « la Seine » (dans « le Pont Mirabeau ») ou « Ulysse » (dans « la chanson du mal aimé ») renvoient respectivement à une connaissance géographique et une culture mythologique universellement partagées. Le « Christ » dont il est question dans « Zone » ainsi que « Merlin » dans « Merlin et la vieille femme » sont des référents puissamment installés dans l’imaginaire et les croyances collectives. Apollinaire ne rechigne pas à quelques clichés, conscients et savamment entretenus : ainsi le motif de l’eau qui s’écoule ainsi que la mémoire et file comme les sentiments fonde toute la métaphore du « Pont Mirabeau » mais elle n’est pas inédite : l’écoulement comme déperdition transparaissait déjà dans la « Ballade du pendu » de Villon, avec « La pluie nous a débués et lavés ». Dans « Vendémiaire », ce sont « le feu », « l’éclair » et « les flammes » qui produisent leur effet destructeur, celui qu’on avait déjà dans les « Sonnets pour Hélène » : déjà Ronsard rappelait, dans le fameux sonnet « Quand vous serez bien vieille… », que (même) la muse « à la chandelle », « auprès du feu », « au foyer » subirait comme tout un chacun le cours du temps. Les grands topoï poétiques se retrouvent aussi dans Alcools : amours déçues ou révolues propices à la mélancolie (« Le Pont Mirabeau »), voyages (« le voyageur »), lyrisme exalté (« Poème lu au mariage d’André Salmon »), le mystère féminin (« Annie »)… On en déduit avec Apollinaire que la pioche dans le lot commun des thématiques moins qu’une facilité paresseuse, doit renvoyer le lecteur aux fondamentaux constitutifs de la vie d’un homme : la sensation d’une compilation de ces thèmes déjà vus veut affirmer la permanence des principaux enjeux d’une vie d’homme : l’amour et le goût du bonheur, la découverte d’horizons renouvelés, l’acquisition d’une expérience formatrice. Et si le véritable objet du poète n’était pas de se faire pionnier d’une terra incognita utopique mais bien de réinvestir les zones prises pour acquises, les lieux familiers et de les enrichir d’une vision nouvelle, bref, moins de dépayser que de re-payser les imaginaires comme les cadres de l’écriture ? Le rôle de l’écriture poétique ne se dessine-t-il pas avec Alcools comme un renouvellement des évidences moins par gymnastique virtuose que par souci de rétablir, de recouvrer une vérité perdue de vue? Ainsi, lire « Zone » ou « les Colchiques », c’est admettre un nouveau lyrisme possible, à partir d’éléments improbables parce qu’inhabituels (le métal, la ferraille, la mécanique) ou dissuasifs (les bovins) mais la surprise n’est pas gratuite : elle est le choc utile à une vraie remise en cause voire à une rééducation à la beauté perdue. Le poète procure donc au lecteur de nouveaux yeux pour surmonter les connotations habituelles ainsi que les apparences, par la transfiguration, en vue de retrouver l’état originel naturel : la tour Eiffel devenue « bergère », le poète « comme un ours », autant de signaux que la poésie moderne permet de retrouver, par l’apposition ou l’analogie, un état de nature oublié. La crainte aussi des espaces vides et latents explique une poésie de la re-localisation : on est frappé, dans Alcools, par le nombre d’exordes ou d’attaques en forme de compléments circonstanciels de lieu : « Sous le pont «Mirabeau » (« Le pont Mirabeau ») ou « à Londres » que l’on trouve au vers liminaire de « La chanson du mal-aimé », mais aussi «sur les côtés du cimetière » (« La maison des morts »), « Dans la haute rue à Cologne » (« Marizibill »), « sur le Rhin » (« mai »), « près d’un crâne blanchi » (« l’ermite »), « dans ma cellule » (« A la Santé »), « A Bacharach » (« la Lorelei »), « Dans la maison du vigneron » (« les femmes »). L’angoisse du vide explique aussi le surinvestissement de la topographie, avec l’abondance des noms de rue (« rue Aumont-Thiéville », « Avenue des Ternes », « rue des Rosiers », « rue des écouffes » rien que dans « Zone ») ou plus largement, des indications géographiques ; ainsi, au fil du recueil aura-t-on tout un tour d’Europe, de « Paris » au « Midi » et à « Marseille », d’ « Auteuil » à « Cologne », du « Vatican » à « Quimper » et « Vannes » en passant par « le Rhône » ou « la Saône » ou de « la Bastille » au « Rhin » jusqu’à « Trèves » via « Jersey » pour retourner à « Coblence ». Autant de noms de villes, de fleuves et de régions explicitement nommés au fil du recueil. Cette accumulation toponymique faussement indicative brouille en vérité la vision du lecteur appelé à imaginer tous les paysages plutôt que de se diriger vers un seul. Le kaléidoscope paysager qui se dessine replace aussi l’homme dans la multiplicité des espaces à investir : impossible à embrasser tous réellement d’un mouvement, la projection et l’imaginaire devenant les seuls recours d’une telle hyper-curiosité. C’est l’insaisissabilité d’un paysage réel total qui rend possible le report sur l’imaginaire, ce qui explique que peu à peu s’insinue dans la géographie physique une localisation métaphorique, fantasmée ou affective. Ainsi, à bien y regarder, dans le cœur des poèmes, chez Apollinaire, les lieux sont parfois des espaces-temps : « tu en as assez de vivre dans l’Antiquité grecque ou romaine », ou des espaces affectifs « entre l’amour et le dédain » (in « Clotilde »), « au fond du Rêve » (vers liminaire de « Palais »), « dans le jardin de ma mémoire » (fin de « J’ai eu le courage de regarder en arrière… »). La clef nous est donnée par Apollinaire lui-même qui insiste, en fin de poème final « Vendémiaire », sur la nature de son rapport au monde, un rapport physique et vorace, fait de fusion et de confusion : « Mondes qui vous rassemblez et nous ressemblez/ je vous ai bus » […] Je suis ivre d’avoir bu tout l’univers […] je suis le gosier de Paris et je boirai encore s’il me plaît l’univers ». Au premier poème, « Zone », c’était plutôt une deuxième personne du singulier, et l’objet ingéré était l’alcool synonyme de vie : « et tu vois cet alcool brûlant comme ta vie/ Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie ». La superposition qui découle du face à face entre les deux poèmes-sommes (« Zone » et « vendémiaire », qui à plus d’un titre se font écho) nous fait comprendre l’enjeu de tout le recueil qui a aura été un élargissement, une extension de l’espace vital du poète : je/tu et alcool/vie/mondes/univers. L’introspection aura gagné le destinataire, l’alcool libérateur aura permis l’accès à tout l’univers, bien au-delà de quelques villes, univers aussi bien physique que métaphysique. La poésie d’Apollinaire, souvent caractérisée d’orphique pour l’importance accordée à la parole incantatoire, est peut-être après tout, plus dionysiaque, c’est-à-dire placée sous l’égide du Dieu grec de l’ivresse et de l’exaltation, une poésie libératrice, et réconciliatrice, heureuse du grand détour opéré par ce qui est hors et loin de soi mais pour revenir à soi : entre soi et soi-même, il n’y avait, après tout, que l’univers à franchir. En conclusion, chez Apollinaire, la poésie est avant tout une très longue excursion en forme de périple factice. (La référence à Ulysse parcourt d'ailleurs discrètement mais durablement l’œuvre d’Apollinaire : évoqué comme « de retour enfin/ le sage Ulysse » dans son poème de jeunesse « La chanson du mal aimé », Ulysse reviendra dans les Poèmes à Lou, dans un poème daté du 8 avril 1915, où le poète s’adresse à son alter ego : « Ulysse, que de jours pour rentrer à Ithaque ! ».) Le détour consistant à égarer, perdre les repères, dépayser pour reprendre le verbe employé par W. Benjamin, n’est pas un billet sans retour ; il n’a de sens que pour la recomposition d’un monde changeant, mais dont l’instabilité est d’autant mieux acceptée par le poète que ce dernier en est le complice ; faut-il comprendre que le poète, de crainte de voir le monde en mutation lui échapper, se charge lui-même d’en accompagner la transfiguration ? C’est peut-être là la visée secrète d’Alcools, de voyages intérieurs en trajets immobiles, éviter que le monde nouveau d’un siècle débutant, prometteur autant que (pleinement) déroutant, ne devienne trop méconnaissable et pour ce faire, le parer de ses propres mots. La poésie permet au poète de voyager même là on n'ira pas, ainsi l'auteur de "l'Invitation au voyage" est le même qui, recourant au pantoum dans "Harmonie du soir", nous emmène un peu en Indonésie grâce à cette forme poétique exotique. On peut aussi envisager de revisiter les territoires connus, comme lorsque Maldoror arpente un Paris rive-droite crépusculaire, peuplé de figures spectrales : a-t-on déjà vu le quarter Bastille-là (Les chants de Maldoror, livre II)? Ainsi LAUTREAMONT suggère-t-il que c'est le spectateur qui fait le spectacle, autrement dit, qu'à chaque flâneur, son paysage. Observer un corrigé de dissertation Exemple pris à partir d'un sujet donné à des élèves de première générale, au terme de l'étude du roman La princesse de Clèves (1678). Le corrigé tel qu'il est fourni A la loupe, maintenant (travail qui incombe à l'élève après le cours) Une introduction Une partie (II) du développement Une autre partie (III) du développement enfin, la conclusion #bac #écrit #bacfrançais #eaf #commentaire #dissertation














