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Perec, "W ou le souvenir d'enfance"




«Il y a dans ce livre deux textes simplement alternés ; il pourrait presque sembler qu'ils n'ont rien en commun, mais ils sont pourtant inextricablement enchevêtrés, comme si aucun des deux ne pouvait exister seul, comme si de leur rencontre seule, de cette lumière lointaine qu'ils jettent l'un sur l'autre, pouvait se révéler ce qui n'est jamais tout à fait dit dans l'un, jamais tout à fait dit dans l'autre, mais seulement dans leur fragile intersection. L'un de ces textes appartient tout entier à l'imaginaire : c'est un roman d'aventures, la reconstitution, arbitraire mais minutieuse, d'un fantasme enfantin évoquant une cité régie par l'idéal olympique. L'autre texte est une autobiographie : le récit fragmentaire d'une vie d'enfant pendant la guerre, un récit pauvre d'exploits et de souvenirs, fait de bribes éparses, d'absences, d'oublis, de doutes, d'hypothèses, d'anecdotes maigres. Le récit d'aventures, à côté, a quelque chose de grandiose, ou peut-être de suspect. Car il commence par raconter une histoire et, d'un seul coup, se lance dans une autre : dans cette rupture, cette cassure qui suspend le récit autour d'on ne sait quelle attente, se trouve le lieu initial d'où est sorti ce livre, ces points de suspension auxquels se sont accrochés les fils rompus de l'enfance et la trame de l'écriture.» Georges Perec.

Quelques postes d'analyse du roman

par JF HERVIEU


Perec entre OuLiPO et tragique



Lecture de W (extrait)



Sur l'écriture paradoxale de W par Maryline HECK


Se préparer à la seconde partie de l'oral relativement à la séquence "PEREC, W/Le personnage de roman": dix questions attendues auxquelles il faut réfléchir.

  1. Comment définiriez-vous "roman"?

  2. Pourquoi selon vous, le roman est-il devenu le genre incontestablement dominant, le plus vendu et le plus lu?

  3. Connaissez-vous d'autres récits de fiction inspirés de la Shoah et de l'expérience concentrationnaire nazi?

  4. Comment justifiez-vous le choix de W ou le souvenir d'enfance pour cette séquence intitulée "le personnage de roman du 17e siècle à nos jours?"

  5. Peut-on imaginer un récit fictif qui fasse rire/sourire avec la Shoah ou avec le nazisme?

  6. Comment définiriez-vous le "style", la "patte", de Georges Perec? Qu'apporte-t-il au roman? Que dit-il de l'art romanesque?

  7. Adapter un roman au cinéma, est-ce possible? Faisable? Raisonnable? Légitime? Souvent réussi? (Exemples?)

  8. Pour quelles raisons a-t-on selon vous rapproché Perec du mouvement du Nouveau Roman?

  9. Quelles sont les limites d'un récit autobiographique? Et ses intérêts?

  10. Le roman a-t-il pour vocation de traduire, refléter le réel, bref comme dit Stendhal dans sa préface au Rouge et au Noir, d'être ce "miroir que l'on promène le long du chemin"? 

Présentation du premier grand roman de Pérec , les choses (1965) : http://education.francetv.fr/dossier/vie-et-uvre-de-georges-perec-o27636 Georges Pérec s'explique sur La disparition (qui précède W) son écriture, la notion de "contrainte" et le rapport entre réel autobiographique et imagination.


 On pourra aussi consulter le travail de Perec sur la "lacune", le manque, dans la Disparition: http://education.francetv.fr/dossier/vie-et-uvre-de-georges-perec-o27636-regles-et-contraintes-pour-une-uvre-marquee-par-le-manque-1034

Ici, l'acte de disparition de la mère de l'écrivain, absente obsédante: http://education.francetv.fr/dossier/vie-et-uvre-de-georges-perec-o27636-l-ecriture-comme-quete-identitaire-1030 

La rue Vilin à Belleville, rue des souvenirs de Perec

Deux documents d'accompagnement du cours, sur le héros et le personnage dans le roman:


Shoah et fiction romanesque?

La question est directement posée à Claude LANZMANN




  • Une autre construction romanesque par Yannick HAENEL (et cela a été assez reproché à l'auteur, violemment pris à parti par Claude Lanzmann),




  • Enfin, pour ajouter un complément plus théorique et philosophique: http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Exercices-de-survie toujours de Jorge SEMPRUN.

  • Cela dit, ce texte de Marguerite Duras, qui assume une position intermédiaire de "récit" -ni autobiographie ni roman- me vient aussi en tête, un texte bref et beau: http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio/La-Douleur que Patrice Chéreau avait d'ailleurs choisi de faire vivre au théâtre avec Dominique Blanc dans le rôle de la récitante. Duras a été face à de nombreuses difficultés et critiques lors de la parution , tardive (1985) de ce récit qui témoignait de sa position délicatement latérale (et non centrale puisqu'elle-même ne fut pas déportée) aux côtés d'un Robert Antelme (qui était alors son mari) (voir plus haut, l'espèce humaine) démoli par l'entreprise de destruction nazi que lui avait vécue.



Emmanuel FINKIEL sur son adaptation du texte de DURAS :



DOCUMENT VIDEO COMPLEMENTAIRE. Le travail de transformation de l'événement traumatique en matière artistique: W / L'image manquante, Pérec/ Rithy Pahn.

L'actualité télévisuelle va dans le sens du cours courant novembre 2013 puisque la chaine francoallemande ARTE diffuse l'image manquante, dernier volet de l'entreprise autobiographique du documentariste (et cinéaste de fiction) franco-cambodgien Rithy Pahn. Son dernier film, "l'image manquante" a été présenté au festival de Cannes 2013, à Un certain regard. http://www.festival-cannes.fr/en/archives/artist/id/13982.html



la chaîne ARTE propose une page de présentation du film et ses enjeux: http://www.arte.tv/guide/fr/048114-000/l-image-manquante

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