HLP (terminale, semestre 2) L'HUMANITE EN QUESTION > histoire et violence

Étude d'une œuvre intégrale par extraits, ANTELME, L'espèce humaine (1947)
Histoire et violence / L'humain et ses limites
Corpus de la séquence
Documentation sur les camps: histoire & témoignages
https://enseignants.lumni.fr/parcours/1043/cnrd-la-negation-de-l-homme-dans-l-univers-concentrationnaire-nazi.html
Les témoignages après les témoins?
par Simone Veil, sur France culture
https://www.radiofrance.fr/franceinter/simone-veil-l-ere-des-temoins-s-acheve-quelle-en-sera-l-effet-sur-la-transmission-de-la-shoah-3693373
Deux études sur l'écriture d'Antelme
Par Ruth Amossy (univ. Tel-Aviv)
https://journals.openedition.org/semen/2362?&id=2362&lang=fr
par Florentina Gherman (Rectorat d'Aix-Marseille)
aux Rencontres philosophiques de Langres 2020:
https://eduscol.education.fr/document/19894/download
L'art et les camps
Boltanski, "personnes" (2010)
(Monumenta, Grand Palais, Paris, 2010)

critique par Gh. DUNANT, Le monde, 20 février 2010
Christian Boltanski a toujours dit qu'il travaillait hanté par la Shoah, pour des raisons autobiographiques dont il s'est expliqué, je pourrais ajouter pour des raisons qui nous concernent tous.
Il ajoute qu'à travers cette œuvre, c'est à la mort, à notre condition de mortel, au hasard des destins qu'il peut faire allusion, à la mort et à la vie avec les battements de cœur. Que ces vêtements peuvent aussi ramener à la catastrophe récente de Haïti ou aux images du tsunami de 2004. Cet éparpillement de références me laisse dubitative, je ne vois pas de rapprochement entre ces images de catastrophes naturelles et un alignement de vêtements ni une montagne de vêtements.
Christian Boltanski dit qu'il a voulu le froid, et il a déplacé la date de l'exposition pour se servir de la météo d'hiver. Le froid devient un concept d'exposition. Ce froid qui servait aux nazis à décimer dans les camps pendant les appels interminables, ou ce froid utilisé à la Kolyma comme le raconte Chalamov. C'est dans le permafrost qu'étaient creusés les cachots.
Je vois encore là une duplication du réel pour faire œuvre, et une duplication qui évacue une possibilité d'élaborer un sens et me ramène à l'effroi devant un réel impensable, que je ne peux m'approprier et qui me fige.
Je me sens prise en otage devant cette duplication.
C'est comme si j'y participais, moi aussi. Que j'entrais moi aussi comme un objet dans cette duplication. Il me vide de tout sens, me fait miroir d'un réel dont en plus l'horreur dans l'Histoire semble être gommée.
Ghislaine Dunant est écrivain
Anselm Kiefer: hommage à Paul Celan